Extrait du journal

Pendant la guerre Il parait que la guerre avait disloqué l’Union interparlementaire et que personne n’avait qualité de parler en son nom. Personne, paraît-il, ne pouvait traduire en accents indignés l’aveu de culpabilité et la promesse de réparation que l'évidence. du forfait — et ce sera pour lui et sa mémoire un honneur, un douloureux honneur sans doute — avait arrachée au chancelier von Rethmann-HolUveg ? Personne ne pouvait donc, pendant la guerre, dénoncer en notre nom ù nous, Union interparlementaire, le crime de lèse-humanité que constituait la déportation, en Allemagne, d’innombrables ouvriers belges, martyrisés, contraints de travailler contre leur pays ? Que sommes-nous donc si, pour flétrir des attentats aussi flagrants contre ta justice élémentaire, il faut des conventions, des réunions, des assemblées générales, des délibérations, des palabres et des votes ? Et lorsque la guerre fut terminée, quand il était permis, quand il était possible, quand il était nécessaire de prononcer les paroles que la tourmente aurait étouffées, nous nous sommes tus, nous nous sommes encore tus !...