Extrait du journal

— Prenez garde ! La séance d’hier est pour vous pleine d’e- saignements. Vous avez Vu se former, sur des attestions d’intérêt capital, une majorité imposante. 320 voix contre 209 se sont prononcées, avec Vous, pour l’ajournement des interpellations sur la politique financière ; vous avez posé, làdessus, la question de confiance, et les modérés, faisant preuve, une fois de plus, de désintéressement et de patriotisme, ont tous contribué, par leur vote, à fortifier votre position, parce qu’au moment où l’union pour le salut du franc est prônée comme une condition nécessaire de notre relèvement financier, ils ne Veulent pas faire état de griefs trop justifiés pour paralyser l’œuvre entreprise par votre ministre des Finances. Et c’est à celle heure où chacun fait, dans cette intention, des sacrifices édifiants que vous allez, sur une question, après tout secondaire, faire surgir de nouvelles divisions el replonger dans l’anarchie cette assemblée inquiète, hésitante, angoissée, qui a, par elle-même, tant de peine à s’orienter vers l’intérêt national ! Vous avez une occasion unique de rallier tout ce qu’il y a de sain1 e* de bien intentionné dans cette Chambre, et vous allez vous-même donner le signal du disperseront ? Y pensez-vous, monsieur Briand ?...