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Le Bien public, 3 juillet 1875

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Le Bien public
3 juillet 1875


Extrait du journal

— Voudrais-tu venir chez elle ? — J’y vais souvent. — Veux-tu y venir pour y rester ? — Avec Mora ? — Je parlerai à Mora... — Avec Egon ? — Avec ton frère, certainement. La princesse Morani m'envoie te chercher. Elle veut te prendre avec elle ; tu seras son enfant ; tu apprendras à devenir une bonne et laborieuse jeune fille. — Comme Magda ? — Oui, comme Mlle Magda. — Je le veux bien... Mais Egon, vous le promettez ? sera aussi l’enfant de la prin cesse? Mora lui disait qu’il doit devenir un homme. Il allait quitter la maison... et pourtant nous aurions eu bientôt une autre chèvre..., plus belle que l’autre..., une chèvre de la cour, que l’impératrice nous donnait. Elle restera avec Mora... si vous n’emmenez pas aussi Mora. — Nous aurons bien soin d’elle. — Bonne Mora ! elle vous permettra do m’emmener; car elle disait que je dois ap prendre... elle voulait demander la pro tection de la princesse... Comme cela se trouve !... Tenez, la voilà qui vient. L’enfant courut au-devant de Mora, qui s’avançait, conduite par Magda. Cette femme, déjà vieille, aux traits communs, que la douceur de sa physio nomie rendait intéressante, sans pouvoir lui donner aucune noblesse d’aspect, ne pouvait être la mère de ces enfants ; le comte en demeura convaincu. Il lai ex posa ses intentions, en termes simples, et voulut qu’elle lui révélât l’origine de ces enfants. Mora avait éeouté le comte, attentive ment, en attachant sur lui un regard scrutateur. Elle répondit avec une brus querie qui montrait de l’inquiétude, mais sans brutalité : —Je n’ai pas d’objection à faire, monsieur le comte, à votre proposition. Il me parait bon que la princesse et vous preniez ces enfants pour ‘les élever... Ils méritent bien cette faveur-là... Voilà ce que je puis vous assurer... Mais vous ne les éloi gnerez pas de Vienne, sans que je le sa che. Je veux pouvoir les retrouver tou...

À propos

Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.

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