Extrait du journal
La longue durée do l’armistice offre à la Turquie un autre avantage peut-être en core plus important : par sa proposition, la Porte met ses ennemis, la Russie surtout, en demeure de se prononcer. Officielle ment, le cabinet de Saint-Pétersbourg pro teste de ses intentions pacifiques ; mais, sournoisement, il envoie officiers, soldats, argent, dans la principauté pour faire la guerre à la Turquie sous le couvert du dra peau serbe. De cette politique à double foco résultent des défiances, des bruits alarmants. De puis six mois, l’opinion publique se pose cette (piestion : La Russie veut-elle, oui ou non, la guerre ? Eh bien, la Turquie offre à la Russie un moyen de dissiper ou de justifier toutes les inquiétudes. Si la Russie désire sincère ment le maintien de la paix, elle acceptera la trêve de six mois; elle suspendra l’envoi en Serbie de volontaires et de roubles, en se réservant de faire valoir pacifiquement ses idées dans la conférence européenne qui se réunira probablement dans quelques semaines. Si, au contraire, le cabinet de Saint-Pétersbourg poursuit une politique belliqueuse, il présentera des objections à la conclusion d’un armistice d’aussi longue durée, il fera des contre-propositions, il favorisera, comme devant, l'invasion en Serbie des soldats et de l’argent russes. La Serbie agira selon la décision du prince Gortchakoff, entre les mains duquel repose la paix de l’Europe. La proposition de la Porte est donc la pierre de touche de la politique russe. C’est ù ce point de vue seulement que nous qualifions d’habile la conduite du ca binet ottoman. Mais cette politique n’est qu’habile ; elle est faite de faux-fuyants, d’arrière-pensées, d’ajournements ; elle éloigne le dan ger, elle ne le fait pas disparaître. Comme une couleuvre, la Porte glisse entre les doigts de fer de la nécessité ; elle échappe un instant, grâce à sa souplesse, à l’étreinte douloureuse; mais, tôt. ou tard, elle sera saisie de nouveau, jusqu’à ce qu’enfin, dans cette lutte inégale, elle s’épuise et suc combe. J. HBLLKS....
À propos
Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.
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