Extrait du journal

1 populace, il ne manque pas de ’lui per suader qu’il suffisait au peuple d’Athènes de se montrer pour mettre en fuite l’ar mée ennemie, erreur que cette populace n’avait déjà que trop d’inclination à par tager. Esprit faux, il précipite sa patrie dans des luttes à outrance, où elle finit par s’abîmer. Pourquoi faut-il que ce rôle funeste ait tenté nos modernes acteurs politiques? Cléon puisait sa principale force dans les réunions populaires, que son emphase et ses mots à effet avaient surexcitées. Nos passions aveugles n’ont rien inventé; et, lui aussi, ne craignit pas de dire que la guerre était conduite par des généraux ignorants et lâches, et qu’une levée en masse devait infailliblement chasser l’en nemi du territoire ! ! ! Sur ses traces marchèrent bientôt d’au tres chefs qui, loin de faire appel comme leur prédécesseur Périclès, aux sentiments élevés du peuple, exploitèrent au con traire ses passions les plus coupables pour consolider leur pouvoir éphémère. Ou blieux des enseignements de Socrate, qui prêchait aux Athéniens que, dans une République, la loi seule doit être souve raine , ils émirent cette fausse doctrine, cause de tant de honteuses tyrannies : «èLe peuple- est souverain ! » L’amour de la patrie et de la liberté était sans cesse invoqué par eux lorsqu’on réalité l’une et l’autre étaient confisquées à leur profit. Ils criaient à la trahison au moindre re»...