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Le Bien public, 28 janvier 1878

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Le Bien public
28 janvier 1878


Extrait du journal

I—: jhipation qui l’obsède. S’il y a dos cou pables, olle veut qu’ils soient punis. Si l’égalité devant la loi n’est plus un vain mot, si des titres sonores, quelques mètres de galons ne suffisent pas pour faire fléchir à contre-sens le fléau de la balance, pourquoi se refuser à faire la lu mière sur ce complot manqué ? Le com plot ayant pour but de détruire ou de changer le gouvernement est un crime prévu et puni par l’article 89 du Code pé nal, ainsi conçu : « Art. 89. — Le complot, s’il a été suivi d’un acte commis ou commencé pour en préparer l’exécution, sera puni de la dé portation. » S’il n’a été suivi d’aucun acte commis ou commencé pour en préparer l’exécu tion, la peine sera celle de la détention. » Il y a complot dès que la résolution d’agir est concertée entre deux ou plu sieurs personnes. » S’il y a eu proposition faite et non agréée de former un complot pour arri ver aux crimes mentionnés dans les arti cles 8G et 87, celui qui aura fait une telle proposition sera puni d’un emprisonne ment d’un an à cinq ans. Le coupable pourra de plus être interdit en tout ou en partie de ses droits civiques, civils et de famille énumérés par l’article 42. » Cette loi, dont le texte a été modifié successivement depuis 1810 par les régi mes monarchiques qui ont pesé sur la France, a le mérite d’être clair. Royalis tes et bonapartistes en ont usé et abusé tour à tour, et les républicains contre lesquels elle a été tournée tant de fois s interdiraient de l’invoquer pour étouf fer dans l’œuf les complots dont on les menace ouvertement ! Une pareille sup position est inadmissible. La République est en cas de légitime défense. Pas do jour où ses adversaires ne la provoquent ; la veille du 13 décembre, se croyant bientôt triomphants, ils avaient déjà dressé leurs listes de proscription, les fureurs réactionnaires s’apprêtaient à se donner libre carrière, et c’est contre des adversaires aussi peu scrupuleux qu’acharnés qu’il faudrait user de ména gements, fermer les yeux, refuser de se rendre à l’évidence ! Est-ce possible? En pareil cas, la magnanimité change de nom, elle s’appelle : duperie! A. BUISSON....

À propos

Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.

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