Extrait du journal

L’une des quatre vertus cardinales des anciens (Socrate, g Platon, Cicéron), vertu bien française (Bossuet), la sobriété § a pour objet la juste satisfaction des besoins de l’être; elle V est un attribut de la dignité de l’homme. ' Sobriété signifie modération, usage en connaissance de cause, sans abus. Nous voulons connaître, afin de pouvoir apprécier raison nablement. t Notre instinct essentiellement libre se révolte contre toute * restriction imposée,•contre les réglementations absolues, ; parce que nous croyons notre intelligence à la hauteur de > notre situation et armée pour le milieu dans lequel nous | vivons. | Et cependant, parmi nous se trouvent des inconscients, | de véritables enfants, incapables par eux-mêmes de juger jusqu’où va la bonne mesure des choses ! Pour ceux-là, il est nécessaire de mettre des barrières et des gardes-barrière. | Vis-à-vis des caractères incomplets, les caractères dével loppés ont le devoir de « donner le ton ». le bon exemple. | De là, l’utilité de maintenir des courants où les adultes se t mettent à la portée des adolescents, des bercails où les forts • sont obligés d’adopter les règles tracées pour les faibles. i Conséquence : une certaine limitation de la liberté géné( raie. ’ Mais, en conclure, comme quelques extrémistes, qu’il faudrait des garde-fous partout et pour tout le monde serait une hérésie à laquelle nous autres, Français, nous ne nous i soumettrons pas tant que l’expérience, que nous laissons volontiers faire aux autres, ne nous aura pas démontré que nous nous trompons. Nous combattons l’absolutisme, parce quemous sommes convaincus que Ja vérité est dans le juste milieu; nous reconnaissons, d’autre part, qu’un excès ne peut être compensé que par un excès contraire, ï II faut donc que les lois empêchent les excès, puisque nous admettons le principe du raisonnable. Toutefois, méfions-nous : nous qui nous croyons forts, nous avons peut-être besoin de ces mêmes lois pour nousmêmes ; nous risquons de considérer les choses sous un angle à nous; or, ne l’oublions pas, nous ne nous appar tenons pas entièrement, nous sommes les débiteurs de la société. Le Gosse....