Extrait du journal

L’ESPERANCE QUI NOOS VIENT D’AMERIQDE 0 Notre séjour au milieu du peuple américain, tout entier secoué par la fiévreuse pensée de ses nouveaux et tragiques devoirs; la rencontre que nous avons faite de grandes person nalités qui, présidant aux destinées de_ ce pays, ont su puissamment diriger l’effort de toute la nation dans la voie des réalisations patriotiques ; notre contact en un mot avec cette démocratie si jeune, si profondément idéaliste qu’est la démocratie américaine : tout cela a tellement élargi nos horizons |intellectuels, galvanisé notre fierté française, que mous craignons de ne pouvoir traduire que très imparfai tement le bouillonnement d’idées, de visions, d’aspirations, qui agitent depuis quatre mois nos esprits et nos consciences. Vous souvenant que nous arrivons du pays de la vie intense, où l’on ne pense et on ne réfléchi]! — avec quelque imprudence parfois, d’ailleurs — qu’en vue de l’action rapide, seule souveraine, vous excuserez ce qu’il pourrait y avoir, en apparence, de hâtif dans certaines des conclusions auxquelles nous ont amenés les spectacles que nous avons contemplés, les conversations que nous avons eues, les promesses fraternelles et réconfortantes qui nous ont été faites. Ce qui est certain, en tous les cas, c’est que nous n’avons jamais cessé là-bas d’être envahis par une immense fierté patriotique, en constatant la place prodigieuse qu’occupe dans les coeurs américains la France tout entière en lutte pour le salut du monde. Gomment on aime la F^anee aux Etats-Unis Nous vous apportons les innombrables messages du grand amour de nos alliés d’Amérique pour le peuple de France. Il faut, avoir vu et entendu les foules américaines vibrer d’émotion et déchaîner leur enthousiasme à la seule vue d’un uniforme français ; il 'faut avoir circulé, ne fût-ce que quel ques minutes, dans les rues de leurs formidables cités où, à chaque instant, des passants vous arrêtent pour vous mani fester leur débordante sympathie; il faut avoir entendu leurs ' orateurs politiques déclarer, comme je l’ai entendu dire moi-même parM. le président Roosevelt, que la seule défense (1) Conférence faite au retour d’une mission aux Etats-Unis....