Extrait du journal

raient dû rentrer au port, faute dp muni tions ? Il était absolument impossible de (les faire sortir, parce qu’on ne disposait pas des stocks de munitions de remplace ment prévus par la loi. (Mouvements di vers.) Je peux révéler ce fait aujourd’hui : il y a deux ans de cela et le désastre a été réparé. En quelque matière que ce soit,, vers quelque coin qu’on se tourne, on trouve les mômes fautes, la même incurie, ia môme impuissance. On s'est trompé sur chaque chose, sur tout. On n’a eu pour soi qu'un orgueil superbe, qui a méprisé tous les avis. Voyèz-vous, le commandant qui, sur sa dunette, mène son bateau, ne doit jamais être un orgueilleux ; il ne peut tout voir, il ne peut tout entendre, et, s'il n'écoule pas la voix des timoniers qui l'entourent, qui l’avertissent qu’un écueil se place sous la surlace de la nappe houleuse, il va peutêtre vers le plus grand désastre. Quand on conduit, quand ou gouverne, il ne faut pas gouverner avec orgueil. Or, on a, dans cette maison, gouverné avec orgueil, on n’a voulu tenir compte de rien, et aujourd’hui, vous, ministère, ‘et la marine que vous représentez, 'vous avez engagé terriblement l’avenir de ce pays. CE QU’IL FAUT Ce qu’il faut à celle nation — ce n’est pas douteux — c'est une mâtine défensive. Les flottes actuelles sont périmées et il n est pas un homme à l’esprit ouvert qui puisse déclarer le contraire ; aussi bien les flottes de l’adversaire que les nôtres, toutes sont périmées. Je ne suis pas de ceux qui affirmeraient qu’a'près là guerre il n’y. aura plus de cuirassés. Mais, ce que nous pouvons dire d'une façon indiscutable, c’est que la cuirassé ne sera pas ce qu’il est aujourd hui. Nous ignorons ce que seront les flottes cuirassées de l’avenir : mais ce que nous pouvons définir d’une façon précise, c'est la politique navale de défense. Elle se compose d’abord de la défense linéaire ou défense des côtes et ensuite dé la défense mobile, faite de la défense sous-marine et de l’aviation maritime. Etes-vous sûr que la politique de l'étatmajor général de la marine n'oit pas pour effet de nous empêcher, au lendemain , de la guerre, d'avoir -cotte politique de dé fense maritime ? Je suis certain d’être dans la vérité quand je dis : « Si ! » Il est actuel lement impossible, pour bien des années, de permettre à la France celte politique qui lui est nécessaire. LE PARLEMENT A FAIT SON DEVOIR Est-ce parce que le Parlement n'a pas fail son devoir, parce qu’il n’a pas .compris Nous n'avons cessé de réclamer celte poli tique : nous avons demandé sans cesse, au ministère de la Marine la construction rte sous-marins et sans cesse on nous a répon du : « Nous ne pouvons pas construire de sous-marins ». Un jour, c'étaient les tôles qui manquaient : le lendemain, c'étaient, les moteurs ! On ne fait .pas la guerre avec les moyens que Ton possède ; les hommes d’ac tion et d'énergie créent les moyens pour la guerre ; c’est’ la véritable formule. (Très bien ! très bien /) A qui ferez-vous croire que, dans cç pays d.’intetligence et d'action, si on avait posé nettement le problème, si on avait dfl : « Voilà le moteur dont nous avons besoin ; il nous le faut », à qui ferez-vous croire, disje, que ce pays, qui a fait tant de miracles pendant cette guerre, n'eût pas, en près de quatre ans, réalisé le moteur de sous-marin dont nous avons besoin ? Quant aux tôles, permettez-moi de vous dire que ce n'est pas parler sérieusement qu’affirmer que vous n’aviez pas de disponibilités. Le problème, je le connais : il y a trois ans que j’en souffre chaque jour, & chaque heure de ma vie, parce que je vols te temps qui s’écoule et dans quelle, situation nous serons au lendemain de la guerre, situation lamntnble dont je ne veux pas pour mon pays i ' ECOUTEZ CEUX QUI COMBATTENT... Celte situation, vous la connaissez. Mais la vérité est que, dans les sommets de la q)arine, on n’y veut pas croire ; en croit...