Extrait du journal

bat, aux engagement du ministère et de la plupart des élus de son choix. Les électeurs, s’ils ont bonne mémoire, diront aux ministres du 15 avril : < C’est vous qui avez méconnu notre mandat, c’est vous qui nous avez trompés. Vous nous aviez promis de concilier les partis, et les partis se sont coalisés pour vous combattra. Vous aviez refusé de compléter les lois de septembre, vous deviez laisser tomber en désuétude ces lois d’exception et de circonstance, et vous en avez fait le plus scandaleux abus ; vous avez trouvé dans ces lois de septembre le moyen d’ériger en attentat un simple délit de la presse, de recommencer en quelque sorte, devant la cour des pairs le procès de Strasbourg, et de donner ainsi à un pamphlet la solennité d’un manifeste, et à l’auteur de ce pamphlet l’importance d’un chef de parti. Vous avez fait du neveu de Napoléon un prétendant redoutable, vous avez intéressé dans sa cause la dignité de la nation suisse, et vous avez mis la justice et le bon droit de son côté et du côté de la nation indignement accusée de conspirer avec un ennemi du gouvernement français. Vous nous aviez fait espérer, sur la foi des anlycéens de M. Molé en 1850, une politique nationale, et la politique présidée par M. Molé a déserté Ancône, achevé la dissolution de la quadruple alliance, aliéné l’Angleterre, abandonné, trahi la cause de la reine d’Espagne, enfin livré la Belgique aux invasions de la Prusse et de la confédération germanique. Ce dernier acte va se consommer du consentement de ce même ministre qui avait dit : Si tin caporal prussien met le pied en Belgique, nous y ferons entrer un régiment. Parlerez-vous des intérêts matériels que vous aviez pris sous votre tutelle spéciale? qu’avez-vous fait pour eux? où sont ces chemins de fer qui devaient sillonner le sol de la France? ou sont ces institutions, ces monument de législation commerciale dont les plans remplissaient vos portefeuilles? qu’avez-vous fait de la loi sur la commandite ? êtes-vous préparés à réduire la rente ? quels traités de commerce avez-vous conclus ou négociés (car le traité avec la Porte n’est pas votre ouvrage) ? en un mot que sont devenus vos magnifiques desseins? en quoi la chambre en a-t-elle gêné l’exécution? qu’avez-vous besoin d’une plus forte majorité? pourquoi la dissolution ? » En effet, jamais dissolution n’a été moins motivée. Le couver-...