Extrait du journal

C’est une étrange chose depuis la coalition que l’opposition du Siècle. 11 n’y a pas un sous-préfet destitué, un receveur particulier nommé, ou une nouvelle étude de notaire créée, qu’il ne lance aussitôt toutes les foudres de son indignation ; mais, dans toutes les affaires où il s’agit des bases et de l’existence même du système, sa conduite change à l’instant. Autant il est ardent, acharné dans les petits détails, autant il est souple, pacifique, complaisant dans les grandes questions. Ainsi, depuis les élections de 1839, on l’a vu conscomment servir, sous le masque de la gauche, les projets de la cour ou faire avorter les plans de l’opposition. Il commence par réhabiliter dans la coalition M. Thiers et M. Guizot lui-même. Puis il aide le ministère du premier mars à étouffer la proposition Rémilly. Bientôt il seconde M. Thiers dans ses parades belliqueuses. Il atténue ou dissimule toutes les fautes commises après le traité du 15 juillet, et quand, par la note du 8 octobre, son auteur se dévoile tout entier, le Siècle trouve encore des paroles d’approbation pour cet acte diplomatique qui n’était, comme tout le monde le sait aujourd’hui, que la résignation aux faits accomplis et la sanction de la déchéance de la France en Orient. On connaît sa part considérable de responsabilité dans la...