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Le Commerce, 18 novembre 1841

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Le Commerce
18 novembre 1841


Extrait du journal

Nous n’avons pas encore achevé d’étudier l’immense rapport de M. de plantard sur l’affaire Qu'énisset, et déjà notre opinion est formée sur cette pauvre affaire. Jamais, à nos yeux, document ne fut plus propre à prouver à la France l’impuissance radicale de ces quelques hommes qui sans intelligence, sans principes et sans avenir, s’en vont recruter dans les classes les plus ignorantes de misérables instruments ou des dupes imbéciles. Jamais instruction ne fût plus indigente de ces faits généraux, de ces preuves incontestables qui pourraient seuls justifier ces alarmes qu’on a voulu répandre si mal à propos dans la société. La cour des pairs n’est pas heureuse dans ses informations judiciaires. Est-ce faute d’habileté ? Nous ne le pensons pas. Mais enfin, il faut constater qu’elle n’a pu venir à bout, en descendant dans les secrets des sociétés insurrectionnelles, que de prouver leur faiblesse et leur isolement dans le pays. Trois instructions et trois rapports ont été faits successivement sur ces sociétés : d’abord le travail de M. Mérilhou dans le procès du 12 mai* puis le rapport de l’affaire Darmès , et enfin celui que nous examinons dans ce moment. On n’a pas oublié peut - être qu’en acceptant toutes les données du rapport de M. Mérilhou , en les exagérant même , nous avons démontré par des chiffres que cette armée révolutionnaire dont il faisait tant de bruit et tant de peur se composait au maximum de 1,020 hommes , noyés dans la population, en présence de la garde nationale, de l’armée qui occupe Paris , de toutes les forces et de tous les moyens de la police. Le rapport sur Darmès n’a pas présenté des résultats plus redoutables. quant au rapport relatif à l’affaire Quénisset , nous voudrions que toute la France put ic lire en entier. Elle y puiserait certainement un dédain profond pour la puissance et le crédit de ces sociétés subversives, qu’un nous donne pourtant chaque jour comme prêtes à bouleverser notre société. Il faut que le gouvernement soit bien faible ou bien inhabile pour ne savoir pas contenir et faire constamment avorter les projets de ces hommes sans ressources , sans idées, qui viennent, pour ainsi dire, conspirer en plein jour, proclamer leurs intentions dans des cabarets , et faire leurs distributions d’armes et de cartouches au milieu de la rue. Mais si de l’exécution on veut descende jusqu’au plan et jusqu’aux moyens de le réaliser, l’esprit reste confondu de voir un gouvernement s’attacher à faire trembler la France devant de semblables folies. Que nous apprend, en effet, l’instruction de la cour des pairs ? Que,...

À propos

Le Commerce fut un quotidien économique ayant paru sous la Monarchie de Juillet concomitamment à l’essor en France d’une moyenne bourgeoisie marchande. Fondé six ans après la Révolution de Juillet qui poussa Louis-Philippe d’Orléans sur le trône, le journal fut racheté un an après par le dramaturge Eugène de Lamerlière qui en fut le directeur de publication entre 1837 et 1840. Économique, politique et littéraire, il suivait l’actualité de la France sous Guizot notamment.

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