Extrait du journal

C’est une situation grave que celle des partis politiques de l’Espagne en ce moment. Un parti naguère en minorité est parvenu à reconquérir le pouvoir. Son succès est tel que le parti contraire s’éclipse et disparaît de la scène. Maître absolu de la direction des affaires, le parti modéré s’est effrayé d’abord de son isolement dans la victoire. 'Fout gouvernement, dans un pays libre ou aspirant aletore, vit par la contradiction. « On ne s’appuie que sur ce qui résiste, » c’est là un aphorisme politique établi sur l’expérience et la connaissance des hommes. Le parti modéré a donc besoin d’une opposition s’il veut que ses mesures obtiennent la sanction de l’opinion publique 11 ne faudrait pas quelles elles pussent être attaquées comme les produits d’un pouvoir sans contrôle, comme l’œuvre d’un vainqueur insolent ou d’une dictature usurpée. Les sages du parti ont senti cela dès le premier moment, et bien loin de repousser l’idée d’une scission, ils applaudissaient au contraire aux velléités d’indépendance et de controverse qui se sont manifestées à propos des projets de réforme constitutionnelle. Cela était raisonnable , car le plus grand malheur qui pût arriver à cette réforme était quelle elle lût acceptée à l’aveugle et sans discussion. Toutefois, la scission était plus dans les intérêts et les pré-...