Extrait du journal

La session des conseils généraux qui vient de finir n’a guère occupé l’attention publique. Pourtant, ces conseils sont composés des hommes les plus éminents de chaque département ; toutes les illustrations du pays en font partie. Si cette institution ne peut, même pendant quelques jours, ranimer la vie politique dans les chefs-lieux des départements, c’est la faute du législateur, qui, en l’organisant, a eu peur de son œuvre et a eu soin de l'amoindrir autant que possible. Les attributions des conseils-généraux sont restées à peu près telles qu’elles étaient sous l’empire ; leurs membres sont nommés à la vérité par les électeurs qui nomment les députés et par les capacités qui forment la seconde liste du jury, mais ils délibèrent a huis clos ; s'ils votent quelques centimes additionnels et en autorisent l’emploi ; ils sont privés de toute initiative.Ce qui leur est permis de faire, ce qui constitue la partie importante de leur rôle , c’est d’adresser au gouvernement des vœux sur différends objets de haute administration, vœux qui trop souvent restent entièrement stériles. Si l’on descend au dessous des conseils généraux , on trouve...