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Le Constitutionnel, 1 mars 1863

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Le Constitutionnel
1 mars 1863


Extrait du journal

son fils qu'envers son esclave , indigné et surpris de l'odieux emprisonnement auquel ce père condamnait un enfant de quinze ans, ne s'expliquant ni la sévérité de l'un, ni la faute de l'autre, révolté de cet étrange speGtacle qu'il avait chaque jour sous les yeux, Gilbert en vint à désirer sortir le plus vite qu'il lui serait possible de cette maison, où il avait espéré un instant passer quelques années paisibles. Cependant la pitié qu'il éprouve pour Stéphane, doit bientôt se transformer en un sentiment plus vif. Du jour où il voit ce pauvre enfant décidé à se donner la mort plutôt que de supporter une existence faite d'humiliations ,et de chagrins, il se dit que cette jeune âme a dû, pour en arriver là, être bien affreuse ment torturée, et, avec la spontanéité des natures généreuses il se jure à lui-même de l'aimer de toute la force de son cœur, et de l'arracher, quoi qu'il arrive, à l'é treinte de son horrible destinée. Rien ne saurait arrêter Gilbert dans sa noble tâche, ni les dédains, ni les mépris de Stéphane, qui ne voit sur sa route que des ennemis prêts à le trahir, ni la surveillance de ses geôliers, ni la colère du Comte; il mar che au but avec la tranquillité d'une cons cience pure. L'action une fois engagée ne se ralentit plus. C'est,à notre avis, dans les chapitres suivàns que l'auteur a trouvé ses plus heu reuses inspirations. Elle atteint presque la grandeur shakspearienne, cette scène du somnambulisme, où Gilbert caché der rière la porte d'airain, haletant, glacé d'ef froi, écoute le Comte Kostia, qui drapé dans un suaire comme un fantôme, tenant d'une main une épée et un portrait, de l'autre un flambeau, se promène à pas lents dans la sombre galerie, en faisant d'uue voix plaintive le récit du malheur qui a pesé sur toute sa vie. L'angoisse nous prend à la gorge lorsque nous entendons le spectre murmurer en pensant à son fils et à sa femme : « Je pourrais bien détruire ce portrait ; » mais l'autre, je ne peux pas le tuer. Ma-...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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