Extrait du journal
s'abordent tout de suite en se disant : tiens ! nous sommes frères, et l'engagement qu'ils prennent d'une amitié,réciproque et d'une estime mutuelle, est ipris pour toute la vie. Croiriez-vons, Frédéric, 1 que moi, qui n'ai pas rougi de ma faute quand je me.suis retrouvée en face de mon frère, j'en rougis intérieurement devant ce .jeune homme? Si je l'a vais connu avant de vous connaître, je crois que je ne vous aurais jamais obéi, Frédéric. — Vous l'eussiez donc aimé ? ' ■ -r- Non, mais j'aurais mieux compris le mal que peut l'aire à un frère la. faute, de sa sœurT et par son ainotir pour Suzanne, j'aurais mieux compris, l'amour de Félicien pour moi, et. je n'eusse rien fait qui pût le tourmenter» Il ne faut pas m'en vouloir de,tout ce que je vous dis là, Frédéric, vous savez qite lorsque je suis avec vous je laisse mon cœur s'ouvrir etse montrer tel qu'il est: la franchise de la femme est une .preuve, de plus de son amour. Je vous aime tant que je puis vous avouer, sans crainte que quelque chose eût pu m'empêcher de vous aimer; Je disais l'autre jour à Robert : Si, lorsque Suzanne aura l'âge que j'ai, elle commettait une faute, que feriez-vous? Ro bert me regarda comme s'il eût deviné l'intérêt indirect que je prenais à la. réponse, et il me dit : Je sommerais son complice de réparer «cette faute, et, s'il refusait, je le tuerais, lui d'abord et Suzan ne ensuite, car je l'aime trop pour la laisser vivre déshonorée. J'ai rougi malgré moi, et je crois qu'il a remarqué ma rougeur. C'est alors que cette ter reur m'a traversé l'esprit, que vous ne reviendriez peut-être pas... — Notre mariage! répliqua Frédéric. ' ,— Notre bonheur, n'est-ce pas? Voyons, quand se fera-t-il? . —Quand revient ton frère ? :■ — Dans quinze jours; mais ce qui fait que je suis encore plus heureuse de ton retour, c'est que demainsoir je pars pour aller le rejoindre, et que si tu avais seulement tardé quarante-huit heures de plus, je serais partie sans te voir et sam savoir quand je t'aurais revue. — Tu vas à Niort? : ' — Oui, avec ma. mère. — Qu'allez-vous faire-.là. — Tu n'as donc pas écouté ce quo je te disais : je vais rejoindre mon frère, qui nous a écrit que l'évêqiie avait levé toutes les difficultés et ferait pour lui, «n quelque* jours, ce qu'il mat deux mois à faire pour les autres. Aussi, Pascal va en trer au séminaire d« Niort, comme cela est l'usa ge, recevoir les deux derniers ' ordres,-et dans...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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