Extrait du journal
écoutés qui sont, aimés, ajouta-t-il, non point peut-être sans quelque amertume. Laissez-moi seulement vous dire qu'avant de prendre un parti décisif, vous devez consulter vos forces et savoir ce que.vous pouvez supporter d/humiliations, de re pentir et de rémoras... Oh! ne faites pas ; de signes d'incrédulité ; je ne suis que trop sûr d'avoir raison... Humiliation d'abord bientôt repentir, — et remords toujours! voilà, pour une femme comme vous, les inévitables conséquences d'une position fausse. Examinez-vous donc froidement, sérieusement. Voyez, si vous, fière, digne, et vrai ment noble, dans la seule acception' qu'un bourgeois comme moi peut donner à ce mot-là, vous êtes capable de vivre bien long temps sans considération et sans honneur ! Et, sachez le bien, l'honneur pour vous, c'est le toit conjugal : la considération, c'est votre mari à vos côtés, -y- Vpus'allez perdre tout cela d'un coup ; demandezvous, si tout cela peut être remplacé par. l'amour.- • La justesse accablante de ces raisons tombait sur Edmée et l'écrasait. Aussi, elle courbait la tête et ne répliquait rien. -— .Je n'ai pas tout dit, continua M. De launay, qui ne voulait pas laisser à sa fem me le temps de respirer, mais qui tenait, au contraire, à lui porter tous ses coups à. la fois. Jusqu'ici vous êtes restée, fidèle à vos devoirs, et j'en remercie Dieu. Vous le devez peut-être un peu à l'ombre de la maison qui vous couvrait, et au respect qu'une femme comme vous aura tou jours pour le nom qu'elle porte... Mais quand vous aurez abandonné cette mai son pour toujours; quand le monde se sera fermé pour vous irrévocablement; quand vous serez tombée de votre rang, quand vous n'aurez plus même de nom à vous,—car vous êtes trop loyale pour ne pas me rendre le mien, et trop fière pour traîner dans des aventures ce lui que vos ancêtres ont fait si glorieux; —oui, quand vous vous trouverez seule au monde—avec, lui, —dépendant de lui, — pour tout ; si généreux qu'il soit, et si forte que. vous soyez , vous serez emportée tous deux par la logique fatale de votre si tuation, — et vous serez— ce qu'il est im possible que vous ne soyez i>as — amant et maîtresse!... Oh! n.e vous récriez pas... ce n'est pas du mot qu'il faut avoir .peur, c'es*...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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