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Le Constitutionnel, 6 juin 1834

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Le Constitutionnel
6 juin 1834


Extrait du journal

qui le contiendra'dans leslimites légales, qui comprendra l'impor tance de sa mission , s'associera à tout ce que les ministres propo— poseront d'utile, mais sondera courageusement la plaie financière qui afflige et dévore le pays. La paix extérieure n'est point mena cée, le repos intérieur , grâce aux lois dont le gouvernement est armé, ne peut plus recevoir que de légères atteintes, le moment est venu de prendre en considération les besoins de la société et' de créer un système économique, non plus fondé sur le privilège t mais assis sur la large base des intérêts nationaux. NOUVELLES DE PORTUGAL. Le traité de la quadruple alliance porte déjà ses fruits : la guerre civile se termine en Portugal et va bientôt probablement cesser d'ensanglanter les montagnes de la Biscaye ; le grand œuvre, de la pacification delà Péninsule approche de son terme. Les troupes de 1' usurpateur , lassées d'une guerre sans terme et sans issue, ont déposé les armes ; don Miguel et son compagnon d'infortune, don Carlos, sont tombés au pouvoir de l'armée constitutionnelle, et les deux aventuriers royaux sont probablement, à l'heure où nous écrivons ces lignes, à bord d'un bâtiment de guerre anglais où ils ont choisi leur refuge. La division espagnole dont l'entrée en Portugal ,a contribué à cet heureux résultat, s'est contentée de couper la retraite à don Miguel vers El vas. Le plus parfait en semble a , du reste, présidé aux opérations des deux armées cons titutionnelles. La portée politique de cet événement est immense. Sans parler de la pacification des deux royaumes et du champ libre ouvert à leurs progrès dans la voie constitutionnelle, le Portugal était le dernier champ-clos où luttaient à forces à peu près égales les deux principes qui se partagent le continent, le seul où l'issue de la lutte eut pu paraître un instant incertaine. Mais la défaite des deux prétendans, en anéantissant leurs communes espérances , tue dans leur germe bien d'autres espérances, bien d'autrés projets qui re posaient sur ces deux têtes. Si don Miguel eût tenu bon quelques mois encore, si don Carlos, cet homme qui veut être roi et qui ne sait manier ni un sceptre ni une épée , eût montré la dixième par tie du courage que don Miguel a déployé dans une cause perdue, enfin si en Angleterre un ministère tory eût pris, ne fût-ce que pour quelques mois', la place du ministère réformateur, qui sait à quelles sanglantes folies, à quel enjeu désespéré eût pu se porter l'absolu tisme européen ? Certes nous n'eussions pas été un moment in quiets sur le résultat final de là lutte ; mais l'Europe pouvait être encore une fois troublée par de longues et funestes collisions. La défaite des deux prétendans nous délivre de toutes ces craintes. La constitution portugaise , suspendue en quelque sorte au milieu de cette dictature nécessaire d'un état de guerre, va prendre.çnfin son cours régulier; et l'alliance dù Midi, en attendant qu'elle se grossisse de nouvelles accessions, va désormais se présenter com pacte et homogène aux craintes ou à l'envie du reste de l'Europe. . Le pyroscaphe la Cité-dEdimbourg , arrivé avant-hier de Lisbonne, apporte l'importante nouvelle que l'armée de don Miguel s'est rendue à la reine doha Mari», et que ce prince a consenti à s'embarquer pour l'Angle terre; ce qui doit être déjà fait au moment où nous écrivons. Voici la note officielle adressée à ce sujet par le général miguéliste don José-Antonio de Azevedos-Lemos, au comte de Saldanha. Cette pièce se trouve insérée dans le journal officiel la Chronica de Lisboa, du 27 mai : « Evora, le 26 mai 1834» • • » Très illustre et excellent seigneur, » J'ai l'honneur d'accuser la réception de la dépêche de Votre Excellen• ce en date de ce jour, qui renfermait la copie de deux ordres donnés à • Votre Excellence par le gouvernement de Lisbonne , et un paquet de > proclamations signées par don Pedro , duc de Bragance. En réponse à » cette dépêche, il est de mon devoir de vous annoncer qu'afin d'empê-...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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