Extrait du journal

trine de son héritier le coup terrible qui devait anéantir ses espérances, et nous retournerons chez la marquise de Montaran, où ni elle, ni son vieil ami, ne pouvaient revenir de leur étonnement réciproque. — Quel temps!.'., quel siècle!... s'écriait le chevalier. — Une marchande, s'aviser de songer k une alliance entre elle et les Montaran! — Un M. Antoine Daquin! quelque commerçant de la rue des Lombards, peut-être... enrichi dans l'huile et le savon,... vieux et laid par-dessus le marché, s'il faut en croire cette femme, et qui ose prétendre à là main de la plus noble, de la plus charmante fille de Paris ! —Sans doute, dit avec calme la marquise ; mais vous pourriez ajouter aussi de la plus pauvre!... ce qui explique bien des choses. — Et qu'importe la fortune ! s'écria le cheva lier ; ce serait beau, vraiment, de voir greffer sur l'arbre généalogique des Montaran, un Daquin ou un Simonet! Mais aujourd'hui, tout se passe ainsi ; les filles de marchands épousent les maréchaux de l'Em pire!... Il est vrai que tous ces gens là se valent, et qu'ils peuvent se donner la main. — Vous êtes bien sévère, chevalier, reprit doucement Mme de Montaran, et vous oubliez que, de notre temps, nous avions, nous aussi, la savonnette à vilains....