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Le Constitutionnel, 7 novembre 1845

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Le Constitutionnel
7 novembre 1845


Extrait du journal

Les deux hommes s'approchèrent de la litière, et se trouvèrent naturellement placés entre elle et le banc sous lequel Chicot s'était tapi. Le plus grand des deux prit k deux mains la main blanche que la dame lui tendait par l'ouverture de la iitière, et posant le pied sur le marchepied et les deux bras sur la portière : — Eh bien, ma mie, demanda-t-il à la dame, mon petit cœur, mon mignon, comment allons-nous ? — La dame répondit en secouant la tête avec un triste sourire, et en montrant son flacon de sels. — Encore des faiblesses, ventre-saint-gris ! Que je vous en voudrais d'être malade ainsi, mon cher amour, si je n'avais pas votre douce maladie à me re procher! . — Et pourquoi diable aussi emmenez-vous Madame à Paris, dit 1 autre homme assez rudement ; c'est une malédiction, par ma foi, qu'il faut que vous ayez tou jours ainsi quelque jupe cousue k votre pourpoint. — Eh ! cher Agrippa, dit celui des deux hommes qui avait parlé le premier, et qui paraissait le mari ou l'amant de la dame, c'est une si grande douleur que de se séparer de ce qu'on aime! Et il échangea avec la dame un regard plein d'a moureuse langueur. —Corbioux! vous me damnez, sur mon ame, quand je vous entends parler, reprit l'aigre compagnon; êtes-vous donc venu à Paris pour faire l'amour, beau vert-galant? U me semble cependant que le Béarn est assez grand pour vos promenades sentimentales, sans pousser ces promenades jusqu'à la Babylone où vous avez failli vingt fois nous faire éreinter ce soir. Retournez là bas, si vous voulez mugueter aux ri deaux des litières ; mais ici, mordioux, ne faites d'au tres intrigues que des intrigues politiques , mon maître. Chicot, à ce mot de maître, eût bien voulu lever la tête; mais il nç pouvait guère, sans être vu, risquer un pareil mouvement. — Laissez-le gronder, jna mie, et ne vous inquié tez point de ce qu'il dit. Je crois qu'il tomberait malade ceauae vous, et qu'il aurait comme tous des vapeurs...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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