Extrait du journal
Paris. Le discours prononcé par l'honorable M. Bignon , dans la séance de ce jour, en est le seul fait remarquable. L'orateur dont oh avait annoncé d'avance l'apparition à la tribune , pour la défense des paragraphes de l'adresse, relatifs aux questions extérieures , a été entendu avec cet intérêt que garantit à sa parole ferme et mesu rée , un nom qui fait autorité dans les questions diplomatiques. L'attente de la chambre n'a pas été trompée. M. Bignon s'est tenu constamment à la hauteur du vaste sujet qu'il avait à traiter ; ila successivement parcouru tous les points principaux de la politique européenne; il a surtout insisté sur l'état de l'Orient où l'influence russe, grandissant chaque année, menace, dans un avenir prochain peut-être, l'indépendance continentale. Avec ce sentiment vrai de la situation élevée du pays , des devoirs qu'elle lui impose en quel que sorte envers les autres nations, de l'influence morale qu'elle est appelée à exercer sur leur civilisation , il a promis au pou voir, au nom de la chambre, un concours effectif dans toutes les mesures qui auraient pour but de terminer d'une manière digne de la France les litiges que sa dernière révolution a suscités en Europe, et qui sont encorependans au tribunal de la politique. M. le duc de Broglie est venu ajouter à l'impression produite par ce discours, en l'approuvant tout entier et sans restriction. Il n'y arien, a dit M. le ministre des affaires étrangères, dans ce que vient d'énoncer l'orateur, à quoi le gouvernement ne donne son assentiment, et qu'il ne se propose d'exécuter le cas échéant. Cette déclaration nette et explicite, à laquelle l'attitude si long-temps gardée par le cabinet, et son langage en d'autres cir constances, ne nous avait guère préparés, il faut le dire, aura du retentissement au-dehors de l'enceinte où elle a été proféféç, dans un moment surtout où vont se réunir les diplomates chargés peutêtre de river les fers de l'Allemagne constitutionnelle. Mais que cette fois du moins le ministère ne vienne pas démentir ultérieure ment ses paroles , et tromper encore l'attente de la nation !...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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