Extrait du journal
comme devant pousser la France à une humilia tion ou à une extravagance. Il demandait une expérience prolongée des traités et réservait l'a venir. C'était une demi-concession; la chambre des députés voulut davantage. Sans attendre une plus ample expérience, elle voulut engager sur l'heure le gouvernement et le pays. Un paragraphe de l'a dresse imposa au ministère le devoir de travailler à replacer « notre commerce sous la surveillance » exclusive de notre pavillon. » Voici le commentaire qu'en fit M. Dupin : « Le pays ne veut plus être assujéti au droit de visite , avec tousses inconvéniens dans le passé, et tous ses, dan gers pour l'avenir. Nous faisons un vœu sincère , et nous l'espérons efficace, et il sera efficace, si , au lieu de vous montrer aussi ingénieux à trouver des moyens de refus de négocier, vous cherchiez ceux- qui pourraient militer en fa veur de "la négociation,... et vous , ministres , vous l'aurez pour entendu. » M. Guizot se mit donc à l'œuvre; il entreprit docilement ce qu'il regardait comme impossible ; il ouvrit une négociation, et plutôt que de rési gner son portefeuille, il conduisit le pays vers ce qu'il appelait une folie ou une faiblesse. En 1844, de nouvelles interpellations lui fu rent adressées dans les deux chambres. A la chambre des pairs, il déclara que « Le cabinet anglais avait admis l'examen des modifications que les conventions de 1831 et de 1833 pourraient subir, et des propositions que le gouvernement français lui adresse rait à ce sujet. » ; Le ministre, se courbant sous l'expression du I sentiment public, cédait, mais de mauvaise grâce. ' Il marchandait son obéissance ; il essayait de faire prendre le change à l'opinion; il parlait simple ment de modifier les traités qu'on lui enjoignait d'abolir. La chambre des députés redressait ce négociateur infidèle. Un paragraphe parfaitement clair fut de nouveau placé dans l'adresse, et M. Guizot, averti qu'il s'agissait de l'abolition des traités, répondit : « J'accepte ce paragraphe sans objection. » Au commencement de la session présente, il a été de nouveau mis en demeure ; aujourd'hui nous savons le succès. Ainsi la chambre a fait reculer pas à pas, le ministère ; il avait commencé par aggraver le droit de visite, il a fini par le détruire. Nous verrons si c'est là le bon gouvernement, s'il ne vaudrait pas mieux, pour l'honneur et pour la sûreté du pays, que les actes des ministres fus sent du premier coup en harmonie avec le vœu réel du pays. Nous verrons si des négociations ainsi conduites, par un gouvernement obéissant à regret, ne sont pas toujours plus longues et plus chèrement payées. Mais de ce que nous' venons de rappeler, voici pour aujourd'hui la seule con clusion que nous voulons tirer. Il y a en ce moment une autre question toute aussi populaire, plus importante, et moins difficile à résoudre que celle du droit de visité, c'est celle de l'exécution des lois de l'état à l'égard des con grégations religieuses. La chambre est aussi* for mellement engagée sur ce point. Elle voit main tenant, par expérience, comment il faut s'y pren dre pour faire agir le ministère malgré lui. Qu'elle insiste donc, il obéira. Enrapportant la condamnation dontM. l'arche vêque de Paris a frappé les rédacteurs ecclésiasti ques du journal le Bien social nous avons signalé les étranges principes sur lesquels M. l'archevê que appuyait cette condamnation. M. l'archevê que prétend réunir entre ses mains l'autorité lé gislative, administrative, judiciaire et exécutive, et si l'on trouve que cette concentration de tous ces pouvoirs dans une seule main constitue un despotisme formidable, si l'on prouve qu'il n'en a pas toujours été ainsi et que l'on souhaite le réblissement d'institutions destinées à contrôler l'usage de cette autorité presqu'absolue, M. l'ar chevêque s'indigne et, sans autre forme de procès,* il condamne les gens qui raisonnent. Mais c'est leur fournir lui-même des faits à l'appui de ce qu'ils avancent. M. l'archevêque de Paris ne...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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