Extrait du journal

et de chagrin, ce pauvre Acacial Cette exclamation si naïve fit sourire le vétéripaire. . — Nous tâcherons , dit-il, de l'utiliser d'une manière ou d'une autre, afin de lui faire gagner son avoine. '— C'est-à-dire que mon pauvre Acacia sera traité comme une rosse qu'on nourrit par charité. — Tant pis pour lui, mon cher, mais Sa Majesté ne peut pas, tu en conviendras, ris quer de se faire rompre le col pour te faire plaisir et faire honneur à ton Acacia. C'est' un animal rétif, capricieux, trop difficile à mener, et l'Empereur n'a pas le temps de s'amuser à faire l'éducation particulière d'un cheval. Le palefrenier comprit que la cause d'Acacia était perdue ; ii n'insista plus en sa. faveur; mais de grosses larmes roulaient dans ses yeux; il avait mis pied à terre et caressait de la main son cheval chéri, son élève qu'il croyait appelé à devenir le Bucéphale du moderne Alexandre, et dont il venait d'en tendre prononcer la déchéance. Le vétérinaire ne fut pas insensible à cette douleur et chercha à la consoler; il n'y par vint qu'en promettant au palefrenier qu'il soumettrait Acacia à de nouvelles épreuves et à un nouvel apprentissage, pour le rendre digne d'être monté par Napoléon ; mais au moment de faire entrer les chevaux dans l'é curie, et lorsque le palefrenier allait dire adieu à son cheval pour retourner dans soU pays : — Tu as oublié, mon cher , lui demanda-t-il, de me dire pour quelle raison on a donné à ton Acacia un nom si bizarre; ce ne peut être à cause de sa couleur, car il est bai, et la fleur de l'arbre dont il porte le .nom est blanche, si j'ai boifhe mémoire....