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Le Constitutionnel, 11 janvier 1834

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Le Constitutionnel
11 janvier 1834


Extrait du journal

Aujourd'hui, à midi, le Roi a reçu sur son trône, la grande députation et le bureau de la chambre ; environ cent députés , MM. Odilon-Barrot, Echassériaux, et quelques membres de l'op position modérée ont voulu se joindre à la députation, pour té moigner leur franche adhésion à l'adresse. Tous les ministres étaient au pied du trône. M. Dupin, président, a présenté l'a dresse. La réponse de la couronne avait été délibérée- en conseil des ministres, et a été lue par le Roi. La chambre et la France, nous ne craignons pas de le dire , s'attendaient à des paroles plus expansives et plus sympathiques. Celles qui ont été adressées , il -y a quelques jours , par la cou ronne , à la chambre des pairs, nous semblent empreintes d'un assentiment plus complet et-n'ont pas le même caractère de ré serve. Nous ne nous étonnons pas du silence gardé sur la politique •étrangère ; cependant un seul mot sur l'honneur national eût été recueilli avec joie par les députés de la nation. De telles paroles résonnent toujours agréablement à des oreilles françaises. La chambre invitait le gouvernement à rallier autour de la dy nastie de 1830 tous les sincères amis du trône constitutionnel. N'était-il pas au moins d'une bonne politique de répondre par une franche adhésion à un appel si généreux et si national ? Le silence gardé sur un sujet qui importe si essentiellement à notre repos in térieur et à notre force au-dehors, sera remarqué avec un sentiment pénible. Il faut le dire, jamais adresse n'a été votée avec un concours aussi unanime de suffrages; jamais elle n'a mieux exprimé les vœux, de la France constitutionnelle. Comment se fait-il donc qu'elle n'ait pas reçu des ministres une approbation plus loyalement ex primée ? Ou a semblé leur dire dans le cours de la discussion, on a répété dans le public qu'ils subissaient l'adresse plutôt qu'ils ne l'acceptaient ; l'occasion était belle pour eux de repousser un tel reproche : leur silence a para le justifier. Ils doivent savoir cepenpendant coifibien importe à l'intérêt du pays tout ce qui tend à prouver l'harmonie des pouvoirs constitutionnels. En définitive, on a pu soupçonner que la politique était inter venue pour corriger, par ces réticences calculées, par ces vagues et froides réponses, quelques témérités de tribune qui auraient pu blesser les Oreilles diplomatiques....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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