Extrait du journal
— Je vous dis, ma mère... qu'il faut être indulgente et avoir pitié des filles séduites... , — Tu pâlis encore... tu m'épouvantes... — Ayez pitié.... oh! bien pitié,., des malheureuses qui n'ont eu ni la vertu,.. ni le courage de résister. . à Scipion... entendez-vous, ma mère 1... Et les sanglots entrecoupèrent la voix de la jeune fille. • — Raphaële... reviens à toi.... calme toi... — Keu vous punit, ma mère... — Dieu me punit? — Cette malheureuse enfant que Scipion a séduite.. était pauvre, saas appui, —reprit Raphaële avec un sourire d'une effrayante ironie, —aussi, vous avez dit, comme dira le monde... qu'importe!... mépris pour la victime... gloire au séducteur! — Raphaële ! ! ! — Son enfant est mort,... elle mourra peut-être aussi,... qu'importe... une pareille créature?... Peccadille de jeunesse du vicomte Scipion.... Vous avez dit cela... et Dieu vous pu nit, ma mère.... — Oh!., mon Dieu! mon Dieu!.. — Echo d'un monde égoïste et cruel, vous avez été sans pitié pour la pauvre fille des champs... Je vous dis que Dieu vous punit dans votre enfant.;, ma mère. — Que dis-tu?... — Je dis que j'ai été aussi coupable.... plus coupable en core que cette malheureuse créature, car je ne suis pas seule et abandonnée comme elle, moi.... J'ai une mère tendre et adorée... que je n'ai pas quittée depuis mon enfance... Eh bien! cette mère... si tendre,... je l'ai trompée .. — Oh! tais-toi... — J'ai indignement abusé de sa confiance... —• Tu ne sais pas ce que tu dis... tu es folle... Raphaële, reviens à toi!... : •L~ Non, non, je ne suis pas folle.... s'écria la jeune fille presque en délire; — mais je le deviendrai.... si je ne meurs pas de honte. — De honte!... — Moi non plus ! je n'ai pas su résister à Scipion !... — Malheureuse!... — Qu'importe?... Peccadille de jeunesse du vicomte Sci pion,... dira le monde, n'est-ce pas, ma mère? — murmura l'infortunée dont les forces étaient à bout. Et cachant son visage dans ses mains, elle retomba sans mouvement sur sa couche....
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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