Extrait du journal

électeurs leur fera comprendre que le remède d'un excès n est pas dans l'excès opposé, et qu'il n'est pas absolument nécessaire, pour ne pas avoir un député appartenant à une opinion extrême, d'en nommer un ministériel. Dans tons les cas, nous ne croirons jamais que la chambre de 1835, fut-elle même entachée de ministérialisme, ait jamais rien de'çommun avec cette ignoble majorité des 300, qui, par un tardif mais infaillible retour, nous amena plus tard celle qui eut l'honneur de renverser M. de Villèle. Malgré le triste rapprochement que les intrigues actuelles nous forcent à faire avec les honteuses manoeuvres qui ont flétri l'administration de M.-deCorbière, il est du moins une chose qui est restée à l'abri des atteintes du pouvoir , ce sont les listes électorales; il est un principe qui a été respecté, et qui le sera de tout ministère, tant que vivra un souvenir de juillet, c'est la sincérité des élections. Vous ne verron» plus renaître le "hideux scandale de ces faux administratifs qui eussent conduit aux galères un simple citoyen, et qui alors passaient à peine pour de simples peccadilles dans les officines ministérielles.1 Si des destitutions imméritées ont encore frappé quelques amis de la liberté, qui se trouvaient en même temps agens du pouvoir, du moins les consciences des employés , ou leurs places, n'ont pas été encore mises en coupes réglées par la faulx ministérielle, comme dans le bon temps de la restauration. Quel que soit donc le résultat des votes des électeurs, dussions-nous même le juger fâcheux dans l'intérêt du progrès mesuré de nos institutions, nous croirons tou jours ce vote sincère, an moins pour l'immense majorité des élec teurs qui l'auront donné. Nous pourrons.déplorer leur aveugle ment, mais nous ne croirons jamais à leur bassesse. Un autre journal , d'une opposition plus avancée encore, s'em pare à ce propos d'un de nos articles , pour établir qu'en répu diant, comme nous l'avons fait, et comme nous le faisons encorè, tout point de, contact, aussi bien avec les partis qu'avec le minis tère, nous restons bien isolés de tout appui. Nous répondrons qu'en nous séparant énergiquement, comme nous l'avons fait, de toute opinion extrême, en dedans comme en dehors de nos insti tutions , nous ne croyons pas être restés pour cela aussi Isolés qu'on veut bien l'affirmer : en nous tenant à égale distance du carlîsme et de la république, tout en éclairant avec, une sévère im partialité la conduite du ministère, nous croyons au contraire avoir avec nous l'immense majorité de la France. Et si, par un senti ment de frayeur que, qous croyons exagéré, quelques convictions...