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Le Constitutionnel, 13 juillet 1848

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Le Constitutionnel
13 juillet 1848


Extrait du journal

; —Ah çà mais!—dit fort judicieusementFrantz Hoffmann,—vous vous exprimez là, il me sem ble, sur le compte de cet homme dangereux, d'u ne manière bien vive et bien peu mesurée -, il n'est donc pas près de vous en ce moment? — Non, Monsieur,— repartit l'homme pâle et maigre,— il m'a quitté pour aller voir jouer la poule. 11 a une passion frénétique pour le billard, ayant dû être, en son vivant, un homme de mœurs peu réglées et de très médiocre compagnie. — Et, pour le forcer à se séparer de vous, vous ne savez aucun moyen ? — Pardon, Monsieur, il y en aurait un, et qu'il m'a même insinué assez clairement : son livre écrit et réécrit, il consentirait à me délivrer de sa présence si je le lui faisais imprimer. — Eh bien! qui vous empêche? —Mais il ne veut pas que j'imprime à mes frais, disant avec raison peut-être, que jamais les livres faits au compte des auteurs ne se vendent facile ment. J'ai vu un à, un tous , les éditeurs ; quels gens, Monsieur ! ils demandent à cor et à cri du nouveau et de l'extraordinaire; mais quand je leur porte ce livre, qui, à coup sûr, est assez extraordi naire et assez nouveau, ils ont l'air de dire que je ne suis pas dans mon bon sens, et me mettent à la porte ayee plus ou moins de courtoisie. Entrant dans les douleurs du pauvre possédé : — Ecoutez,—dit le compatissant jeune homme, — je puis peut-être vous rendre service. Je suis le fils d'un homme qui n'était pas sans quelque considération auprès des libraires. Vous connais sez les CoRtes d'Hoffmann?... —Si je connais les Contes d'Hoffmann !... et vous seriez le fils de ce grand homme! —s'écria le conteur avec exaltation, cependant qu'un éclair de vie paraissait dans son regard et colorait pour un moment la pommette flétrie de ses joues. — Oui, — reprit l'étudiant, — Hoffmann était mon père, et peut-être, offert sous le patronage de ce nom illustre, votre manuscrit serait-il moins mal accueilli....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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