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Le Constitutionnel, 15 juillet 1844

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Le Constitutionnel
15 juillet 1844


Extrait du journal

PAÏBES, A4 ^UfiaiiET. Le discours prononcé par M. Grandin dans la séance .d'hier mérite de fixer l'attention de la chambre. Le courageux dé puté n'avait qu'un but, c'était d'établir que l'amendement Créniieux devait être maintenu dans le projet de loi; il a été beaucoup plus loin que son but, et nous l'en félicitons, car il a Î>rouvé qu'en dehors de l'exécution par l'état, il n'y avait, dans es affaires de chemins de fer, qu'oppression et spoliation pour le public. Les faits nombreux qu'il a cités sont la plus concluante dé monstration du système que nous avons défendu. On se demandé comment le ministère qui sait parfaitement ce qui se passe, vers lequel arrivent ces réclamations multipliées que suscite en Frarce l'exploitation par les compagnies, réclamations dont une faible partie seulement a été portée à la tribune par M. Grandin ; on se demande comment le ministère, si bien averti par les faits présens des incalculables embarras que lui réservent les concessions futures, persévère néanmoins dans son projet de li vrer l'avenir des chemins de fer à des compagnies financières. Il faut fermer les yeux à la lumière, ou bien il faut avoir un manque absolu de courage et de résolution, pour se résigner ainsi à passer sous les fourches caudines des banquiers. On parle de nos embarras financiers, on prétexte l'impossibilité de se procurer les fonds nécessaires à la pose des rails. L'objection aurait à peine quelque valeur, « si c'était avec leur propre argent Sue les adjudicataires des chemins intervinssent dans ces sortes 'affaires. Mais qui ne sait que, pour ces affaires, comme pour les emprunts, les banquiers ne sont, en réalité, que des intermédiai res fort coûteux entre le gouvernement et le public? Qui ne sait que les véritables prêteurs paient presque toujours des primes considérables, pour avoir le droit de fournir leur argent et de faire gagner aux traitans de grosses commissions? Peut-on craindre, si l'on est doué de quelque raison et de quelque sang-froid, que ces hommes qui prennes avec tant d'empressement, des actions au-dessus du pair, sous la simple garantie d'une compagnie, fer ment leur bourse à des actions au pair, produisant immédiatement un intérêt, qui auraient leur gage dans les chemins de fer euxmêmes, et qui seraient de plus garanties par l'état? On peut dire, il est vrai, que le pays est aujourd'hui calme et prospère, et que si les temps devena:ent plus mauvais, les bourses se resserre raient. Mais c'est une raison de plus pour hâter l'affaire, et d'ail leurs, il est bien certain que si la tranquillité venait à être sé rieusement troublée, l'argent disparaîtrait. tout aussi bien pour les compagnies que pour l'état. Prenons les faits tels qu'ils sont : nous avons, en France, une institution destinée à recueillir les économies des classes inférieures, ce sont les caisses d'épargne, dont, chaque année, le fonds grossit d'environ quarante millions....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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