Extrait du journal

de doute, l'officier c'est lui, et l'ambu lancière, c'est là bienfaitrice inconnue dont il a gardé le culte au fond de son cœur. Au même moment, Mme de Greux entre, et d'un seul regard, il la reconnaît. C'est bien elle, avec ses cheveux d'or que le soleil fait étinceler comme un nimbe de vierge. Et tremblant, ému', il ose à peine s'approcher d'elle. Vainement son brigadier vient-il lui annoncer qu'une re connaissance de l'ennemi menace le flanc delà position, il est tout à son amour. Et il parie et les mots passionnés lui mon tent aux lèvres comme un flot caressant, jetant dans l'âme de la jeune femme un trouble qu'elle ne peut pas cacher. Leurs deux cœurs battent à l'unisson, ils se sont retrouvés, ils s'adorent, rien sur la terre n'existe plus, il n'y a qu'eux. Hélas ! il y a autre chose. Pendant que le capitaine se laissait aller à l'ivresse de l'heure présente, l'ennemi l'attaquait, le tournait et sa position est compromise. Il veut partir, monter à cheval; il est trop tard ; et le général en chef, amené par la comtesse d'Ermont, paraît le front chargé de colère, pour apprendre au capitaine toute l'étendue de sa faute. Celui-ci, con fus, baisse les yeux, plein de tristesse. Mme d'Ermont triomphe, et c'est vaine ment que la baronne prend la défense de celui qu'elle aime, quand soudain le bri gadier Valentin apparaît triomphant : des ordres donnés à point ont réparé l'échec et l'ont changé en avantage. L'ennepai, pris à revers, fuit en désordre, et le ter rain est conservé. » Le visage du général se déride : il ve nait pour punir un coupable; il n'a qu'à féliciter un vainqueur. Mais le capitaine ne veut pas accepter des éloges qu'il ne mérite pas. Il ne sait pas par qui sa faute a été réparée; ce à quoi le général lui ré pond en souriant et en montrant sa man...