Extrait du journal
ne!le, Simon avec on panier chargé, son père avec deux bouteilles en main : — Des verres ( Annette, des verres! s'écria Simon, et vivement. Que nous goûtions notre poiré de BreuilIct. • — Du poiré, dit le vieillard ; fi donc, mon garçon. Est-ce qu on offre du poiré à un Parisien? tu perds le sentiment des convenances. Mon cousin.excusezrle : il récolte cela sur son moulin même; c'est son faible, voyez-vous? Mais, Dieu merci I on a autre chose à Vous, offrir. Tenez, goûtez-moi ceci.. Annette venait de disposer sous la tonnelle une table qu'elle avait chargée de verres. Le vieux Maréchal remplit cinq verres jusqu'aux bords, puis, donnant l'exemple, il en prit un : . , — A votre santé ! mon cousin, dit-il. Simon s'était également armé; il répéta le salut de son père. Annette ne reculait pas non plus; les habi tudes de là-maison avaient contribué à laguerrir. —A votre santé,mon cousin, répétèrent-ils tous deux en approchant la boisson de leur bouche. Seul je mis quélque hésitation dans ce mouvement. Il me répugnait de désarmer tout à fait et de sortir des termes d'une rtssrve polie. Cependant, un refus eût offensé nos hôtes, et, par un regard, Manette me rappela ce que je lui avais promis. Je me résignai alors et m'exécutai. • — Merci, mes cousins, dis-je en répondant à leur po litesse ; merci, ma cousine. — Et Mariette qui ne boit pas I s'écria Simon, voyez^08s la petite mièvre? — Voilà, mon cousin, répondit ma femme en trem pant ses lèvres roses dans le verre, comme un oiseau plonge le bec dans son abreuvoir. : — Ala bonne heure, dit le vieux Maréchal, j'aime que l'on fasse honneur à taon vin. Dam 1 mon cousin, c'est un vétéran comme moi. On n'en trouve pas beau coup dans Arpajon qui soit si ancien que lui. Un Beaugenoy des grandes années, entendez-vous?.et des premiers crûs. Aussi, ça ne sort que dans les grandes occasions. Encore un verre, cousin I ;—Non, lui dis-je, c'est bien-suffisant. — Vous avez tort, cousin, vous ave? tort, s'écria le vieil lard;, c'est un joli vin tout dd même. Pour échapper à ces obsessions, je me levai et me dirigeai vers le jardin, avec les allures d'un homme (jui veut jouir .du spectacle des lieux. J'espérais ainsi obtenir quelques minutes d# répit, me retrouver seul et réfléchir & ma position. J éprouvais un mal affreux I concentrer mes colères, à faire bon visage à des |ens que je détestais, à jouer la comédie devant eux....
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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