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Le Constitutionnel, 16 juin 1836

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Le Constitutionnel
16 juin 1836


Extrait du journal

CHAMBRE DES DEPUTES présidence de m. dupin. SéanceMtfrtB feins ' ''7' À midi la séance est ouverte ; le procès-Verbal est la et adopté. A une,heure seulement la chambre est en nombre et M. le président du conseil, qui a demandé la parole pour réponse au discours prononcé à la fin de la séance d'hier par M. Berryer, monte i la tribune. (Vif mouvement d'attention, j m. le président du conseil : Messieurs, je demande pardon à la chambre.dé venir encore arrêter son attention; mais véritablement la question qui nous occupe est d'une haute gravité. On ne peut pas mécon naître le calme dont jouit la France ; on ne peut pas méconnaître même sa prospérité, li est vrai qu'on ne l'attribue pas au gouvernement,.mais-au pays qui déclare que c'est là une querelle d'auteur.Que le mérite en soit au gouvernement ou au pays, peu importe, il nous suffit que le pays pros père. ( Adhésion. ) Cependant je dirai qne si l'on compare la politique qui nous a été conseillée il y a quelques années, et celle qui à été suivie , on .verra que cette prospérité est plutôt l'ouvrage dû gouvernement que celui des conseils qui ont été élevés d'un certain côté de cette chambre. Car'si vous étiez en guerre avec l'Europe entière, je doute que le beau système dont on nous a regretté hier l'interruption, vous eût donné la prospérité dont vous jouissez aujourd'hui. On ne peut pas méconnaître, je le répète, la prospérité du pays, et alors, car enfin il faut toujours qu'on trouve im reproche, à adresser au gou vernement, on lui dit : Vous êtes en déficit. Messieurs, le déficitest la grande question des temps de prospérité. Toutes les oppositions de toutes les couleurs, de toutes les origines, arguent du déficit. Eh bien! que la chambre, qui a vu tous les budgets, les sache assez pour ne pis croire aisément à ce défi cit, à tous les échaYaudages.de chiffres-qu'on a élevés i cette tribune, il en résulte toujours une certaine impression. C'est comme la calomnie ; on a dit,: Calomniez ! calomniez ! il en reste toujours quelque chose ; de même on dit : Parlez, parlez déficit, et il en restera toujours une certaine inquié tude dans le pays; de manière que le déficit étant démontré ne pas exister, il en résulte toujours une certaine inquiétude, et, comme on lé dit vulgai rement, on a au moins fait les frais'de son éloquence. (On rit.) Eh bien! il ne faut pas que le gouvernement latsse i ses adversaires de toutes les origine» et de toutes nuances, tant ceux (jul regrettent d'avoir pris part à la révolution, qui en demandent pardon à Dièujet aux hommes ( Mouvement. M. Laffitte est absent.) que ceux'qui voudraient qu'elle n'eût jamais eu lieu ; il ne faut laisser ni aux uns ni aux autres l'avantage de sou tenir que nous sommes en déficit et que nos finances valent moins que sous la restauration. Malheureusement je ne vols en présence qu'une partie des adversaires auxquels je. fais allusion; je m'adresserai donc seulement à ceux qui voudraient que la révolution n'eût pas eu lieu, ou du moins qui trouvent qu'elle a coûté bien cher. Je ferai une première réflexion, c'est

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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