Extrait du journal

Nous éprouvons à notre tour quelque.surprise qu'un fait si impor tant, si grave, qui s'est passé à quinze lieues de Paris, ne soit connu des journaux ministériels que par la nouvelle que nous en avons donnée. « Mais comment peut-il se faire, dit Je Journal des Débals, que M. l'évêque de Meaux ait pu prévoir, le 4 avril , que M. Manuel se présenterait en novembre à la Ferté pour y tenir un enfant sur les fonds de baptême ? « Ce n'est pas nous qui de vrions nous charger de l'expliquer au Journal des Débats ; il est probable que le père, ami de M. Manuel , avait annoncé l'intention de le choisir pour parrain de son enfant, et que cette nouvelle était venue jusqu'à l'évêché. C'est au mois d'avril qu'a eu lieu l'accou chement ; M. Manuel n'était point alors à la Ferté, et la cérémonie du baptême avait été différée jusqu'à son arrivée dans cette ville ; par précaution, l'enfant avait été ondoyé, ainsi que cela se pratique tou jours en pareil cas. Voilà, l'explication claire et simple de ce qui paraît inexplicable au journal de la trésorerie. Maintenant nous hasarderons , dans l'intérêt de la religion et de la |>aix publique, quelques réflexions sévères , mais -que nous nous ferons un devoir d'exprimer avec ce calme et cette modération dont malheureusement on nous donne si peu l'exemple. La religion , cette fille du ciel et de la vérité, doit-elle s'associer aux passions terrestres et aux tristes débats de la politique? Un mi nistre de l'Evangile , dont la mission sublime est de réconcilier les hommes , doit-il aigrir encore leurs divisions, et irriter des blessu res sur lesquelles il est de son devoir de verser un baume réparntenr?...