Extrait du journal
voix. Et là-dessus, cavaliers et piétons se lancè rent dans le courant et le traversèrent. Mais de l'autre côté de l'eau, ils né virent plus aucun ves • tige. Vainement ils examinèrent les environs ; leur sagacité se trouva en défaut. —: Il a subi là peine de ses crimes, s'écria l'un d'eux. U s'est noyé en cherchant à traverser la ri vière. Que Dieu ait pitié de son ame! En disant ces mots, il reprit le chemin du vil lage. Tous les autre*,"le suivirent. Ali, après avoir flotté long-temps aif gré du courant, se voyant délivré de ses persécuteurs, gagna le rivage et se reposa quelques heures caché dans les roseaux. 11 était fort affaibli par la perte du sang, par l'in quiétude et la fatigue. Toutefois, il avait pansé ses blessures avec l'herbe appelée tserbil ( 1 ) qui croît dans les terrains marécageux, et qu'il avait heureusement trouvée sur le bord de l'eau. Les vertus rafraîchissantes de ce végétal avaient beaucoup contribué à adoucir la poignante doule; r de ses pieds. Vers le soir, il recommença son pénible voyage "en se traînant sur les genoux et sur les mains, qui furent bientôt déchirés, et de vinrent presque aussi douloureux que ses pieds. De nouveau il fut obligé de chercher un endroit où se coucher,pour raffermir son courage et répa rer ses forcés. Pendant cinq longues journées, il continua ce cruel exercice; et s'il n'avait pas eu, dès son départ village, la précaution dese munir de pain, il serait mort en route d'épuisement et de faim. Le matin du sixième jour, il arriva à sa hutte. Un silence effrayant y régnait. Ce fut en frissonnant et le cœur glacé de crainte, qu'il ap pela sa femme d'une voix tremblante. Il ne re çut pas de réponse. Hélas ! qu'était-elle devenue, celle qui avait coutume d'accueillir le proscrit, à son retour, avec des larmes de joie et de ten dresse ? 11 l'appela de nouveau à voix haute, — « Rahmana, dit-il, où êtes-vous? » Aucune ré ponse ne parvint à son oreille. Respirant à peine, il entra dans la hutte, et il trouva le cadavre de sa femme, et, sur le sein de la morte, un enfant agonisant. — Ta malédiction, ô Dieu ! est sur moi, s'écria-t-il, et je l'ai méritée. Mais pourquoi le sort cruel n'a-t-il pas permis que je revisse encore ma femme pour implorer mon pardon et recueillir son dernier soupir? Et mon pauvre enfant 1 hélas!, hélas ! Ali passa la nuit entière à gémir sur sa cruelle (1) Espèce de sauge....
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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