Extrait du journal
Flars... A ces mots, Carmen, qui avait conservé la rai deur d'une statue, et qui chancelait sans haleine et sans voix, tressaillit, leva les yeux, et dit d'une voix tremblante, mais intelligible : — J'accorde ma main à M. le marquis de Lestang. Christian s'attendait si peu à cette réponse, à laquelle les confidences de. Victor ne l'avaient nullement préparé; qu'il fit soudain un pas en arrière et jeta un regard stupéfait sur les visages qui l'environnaient. Puis, reculant jusqu'à la porte, il s'écria : — Je deviendrais fou, si je restais ici ! je dois faire quelque mauvais rêve... très certainement, je dors ! Et il salua et sortit si brusquement, d'une fa çon si différente de celle qu'il avait mise à entrer, qu'il sembla justifier l'accusation de folie qu'il avait prononcée contre lui-même. Quand il fut parti, Francis retourna près de son père. —N'êtes-vous pas d'avis, dit-il, d'abréger les préparatifs et de fixer la signature du contrat à demain ? —Oui, répondit l'œil du vieillard, oui, il le faut ! Ce mot de demain frappa Carmen au, cœur, — un nom qui lui déchira la gorge, vint expirer sur ses lèvres, et elle fut contrainte de s'asseoir pour ne point tomber à la renverse. " Francis vint à elle, prit sa main affectueuse ment, la plaça dans celle du marquis, et leur dit : —' Alkz vous agenouiller près de mon père, et demandez-lui sa bénédiction. Le vieillard se leva péniblement, s'avança audevant d'eux, et pressa sa fille sur son cœur, lais sant couler de son œil une nouvelle larme.. Le marquis vit cette larme, et lui dit : — Monsieur, ma vie entière sera consacrée à faire le bonheur de votre enfant et à expier une faute. Le colonel poussa un soupir,—la seule voix qui lui fût permise, et il alia reprendre sa place, bais sant, cette fois, son œil vers la terre., Quant à Mme de Flars, elle étouffait : —Donnez-iuoi votre bras, dit-elle à Francis. De pareilles émotions me tuent ; je souffre Fiangis obéit et sortit avec elle. M. de Lestang les suivit. Alors Carmen, sous les pieds de qui tout crou lait., Carmen éperdue et suppliant, dans le fond de son ame, le Dieu crucifié de lui donner la for ce ce subir son martyre, Carmen s'agenouilla de vant son père et prit ses mains qu'elle baisa. Mais le vieillard retira ses mains, s'en couvrit...
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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