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Le Constitutionnel, 22 novembre 1842

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Le Constitutionnel
22 novembre 1842


Extrait du journal

après un salut cérémonieux,, se retourner en souriant d'un sourire con traint. ^ Paul en avait vu assez : il jugea qu'il lui fallait redoubler dp circons pection, et qu'une assiduité trop marquée près de sa-cousine pourrait devenir suspecte. Voulant en même temps échapper aux questions et aux tendresses de Mlle Florence , il échangea avec Léonie un dernier c#up-d'«il, et il alla se réfugier à une tabie de bouillotte. II y était installé depuis un quart d'heure , quand quelques paroles prononcées derrière lui éveillèrent son attention. Deux jeunes gens, qu'il ne connaissait pas, s'étaient retirés dans l'embrâsure d'une fenêtre, et causaient assez haut pourvue Paul Savigny •pût les entendre. . — Conçois- tu une pareille obstination t disait l'un. — Ma foi 1 «on, répondit l'autre : c'est effrayant!.,, mais il est tenace ■ en diable. , — La petite femme est jolie, reprit le premier... regarde :... là-bas, au fond... entre cette dame qui porte une plume sur la tête, et ce mon sieur, qui a l'air si rogue... un air de mari peu content... C'est elle... Alfred l'a suivie aux promenades, au théâtre... il lui a écrit... il a cor rompu femme dé chambre, coiffeur...il l'a pourchassée jusque chez elle, •t ce soir... ... i. — Eh bien! ce soir... — Il veut l'enlever. Eu ce moment un des joueurs fit le tout de Paul Savigny, lequel, par distraction, abattit ses cartes sur la table. Paul n'avait point d'as ; néan moins le hasard voulut qu'il gagnât. La conversation dès deux jeunes gens continuait, Paul Savigny s'ef força de n'en rien perdre. — Mais ceci devient sérieux ! reprit celui des deux auquel était faite cette confidence extraordinaire :... un enlèvement ! — Bah ! Alfred prétend qu'il ne veut se ménager qu'une petite demi heure de lête-à-tête : il "se chargera de reconduire la jeune femme chez elle..; voilà tout. — Parbleu ! c'est bien assez pour que le mari ait par pressentiment ce visage renfrogné... Mais comment Alfred s'y prendra-t-iî ? — C'est là le curieux de l'affaire, et nous sommes venus cinq ou six * pour jouir du spectacle :.., on attend le moment Je Ja sortie... on se précipite sur le trio... on bouscule l'époux et la dame au panache... confusion^ rumeur !... de gré ou de force on conduit la jeune dame dans un fiacre qui est là tout près... Alfred y monte à côté d'elle... et voilà ! Allons donc !... le mari courra après sa mbitié. _— Il la cherchera à gauche, pendant qu'elle ira à droite;... avec des gens apostés , on exécute" des choses plus difficiles. < — Mais la femme criera, se débattra... — Alfred se flatte de l'en empêcher... — Non, c'est une fable;,et Alfred, malgré sa rouerie, est iucas a le...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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