Extrait du journal
ment. La société, l'éducation de la jeune reine, ont toujours été diri gés dans cet esprit. Nous n'osons nous flatter encore que lord Durham sera premier ministre : il ne faut pas aller si loin d'abord; mais, ce qu'il y a de positif, c'est que les toriès ne toucheront pas le pouvoir comme ils s'en vantent. ' , Une question grave s'agite dans les cercles politiques : le parlement est-il dissous de plein droit par la «mort du souverain ? Telle est la coutume anglaise , mais il n'y a pas de lois écrites, et les whigs ne sont pas d'avis .qu'on 4°iTO;Subjr<»ttè,coutume dans les circonstances présentes» Lès tories s'agitent.trop pàr-ïa corruption ; ils pourraient s'empâter, sinon de la majorité, au moins d'une minorité formidable ; et d'ailleurs . dans les idées véritablement libérales , pourquoi un parlement serait il dissous & la suite de la mort d'un roi? Sans doute, à l'époque où le roi mandait ses fidèles communes, comme des vassaux par suite de sa suzeraineté, on comprendtrès-bien que la mort du roi suspendît ce mandat ; mais aujourd'hui nos idées en matière de gouvernement sont,plus avancées; le parlement existe en vertu des droits du peuple : il tient son mandat du pays. Pourquoi la mort du roi suspendrait-elle nn pouvoir que le parlement ne tient pas de lui? Les communes n'existent pas en vertu de la permission royale , mais par l'élection des comtés, des bourgs et des villes. Si la reine Victo ria juge convenable de dissoudre, elle usera de sa prérogative, mais c'est ce que son conseil doit examiner librement, sans être soumis à la dissolution de plein droit, vieille idée empruntée au droit féodal de la monarchie anglaise. L'opinion des hommes véritablement parlementaires, c'est que le ministère de lord Melbourne sera confirmé par la. jeune reine ; on croit à l'adhésion complète de lord Durham ; le concours du noble lord lui était déjà acquis depuis son ambassade de Saint-Pétersbourg ; on lui conservera une grande position dans la maison de la reine. On craint, si l'on faisait lord Durham premier ministre, que l'opinion tory ne grandît dans la chambre des communes ; lord Durham passe pour trop-avancé, et vous savez que les esprits timides sont tonjours en ma jorité dans nos affaires. Nous croyons certainement qu'on se trompe sur lord Durham; il y a sans doute dans la pensée du jeune lord de généreux projets, mais le maintien de la constitution anglaise et les progrès de la réforme sont avant tout dans sa politique ; il faut que les nations marchent avec le siècle; nous sommes restés assez long temps stationnaires ; est-ce qu'il est possible à une nation de vivre tou jours avecles statuts d'Edouard ou de la conquête? Nous ne voulons pas des innovations qui renversent tout, mais un progrès salutaire et naturel vers la liberté et l'égalité politique ; l'église d'Irlande a be soin d'une grande réforme, l'Angleterre veut s'avancer dans les voies du perfectionnement social. Vous allez voir tout ce que notre monarchie constitutionnelle a de force, tout ce que notre principe de gouvernement a de vitalité. Pour tout autre état, ce serait une situation exceptionnelle et agitéi que le gouvernement d'une reine de dix-huit ans ; il y aurait suspension dans les ressorts de la monarchie, dans la puissance publique ; mais en An gleterre le gouvernement n'est pas dans le monarque; il repose tout entier dans les ministres responsables et la majorité du parlement, et si Guillaume IV laisse une mémoire chère^au peuple anglais, c'est qu'il se conforma à ces grands principes ; il régna sans gouverner, il fit marquer son règne de la grande loi de réforme et des économies qui soulagent toutes les classes de la nation....
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
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