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Le Constitutionnel, 24 décembre 1870

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Le Constitutionnel
24 décembre 1870


Extrait du journal

Le soir du 2, nous allâmes à Villiers, où nous avons bivouaqué par 3 degrés de froid, auprès d'un petit feu, les chevaux sellés et attelés. Le 3, les Français renouvelèrent leur at* taque sur Villiers, mais seulement pour la. forme. A 6 heures du matin, nous allâmes nous placer dans un .petit retranchement en avant de Villiers, d'où, pendant toute la journée, nous avons fait feusur les positions de l'ennemi qui resta sur la défensive et sa contenta de nous envoyer un grand nombis d'obus qui ne nous firent aucun mal. Nous avons obtenu un assez grand résultat en démontant une pièce et en chassant, par un tir bien dirigé, les éclaireurs ennemis, cha que fois qu'ils se montraient. Le soir, nous sommes rentrés dans les quartiers d'alarme, à Villiers ; ni hommes ni chevaux n'auraient pu supporter un nou veau bivouac. La journée d'hier s'est passée tranquillement; nous l'avons employée à compléter la construction de nos batteries et nous nous sommes accordé quelque repos. Hier soir, j'ai, pour la première fois depuis le 29 novembre, mangé quelque chose de chaud. Maintenant tout est rentré dans l'or dre et la fatigue est oubliée. Ce matin, au point du jour, nous nous sommes remis en marche, mais au jour la nouvelle arriva que les Français avaient quitté leurs positions ; ils en avaient visible ment assez, car le terrain devant nous était couvert de morts et ce matin on a encore amené des prisonniers et des blessés. Quoi que nos troupes se soient* couvertes de, gloire, il règne une profonde douleur en raison des victimes et l'exaspération contre les Fran çais est immense. Résumé d'un long article. Dieppe s'est rendu sans résistance, la gar de nationale avait été désarmée par la mu nicipalité, et les armes, ainsi quelles objets de valeur, avaient été embarqués sur des navires. Un vapeur a transporté les valeurs en Angleterre. Les habitants, croyant que toutes les nationalités étrangères seraient respectées, avaient mis des drapeaux de tou tes couleurs aux fenêtres, mais tous ceux que le sort désigna pour recevoir des trou pes à loger durent le faire sans distinction de nationalité. Jamais, du reste, un corps de troupe n'est entré avec plus d'ordre et de discipline dans une ville. On n'a fait au cune réquisition, rien n'a été demandé aux habitants, si ce n'est un peu de vin, d'eaude-vie et de tabac. Le lendemain, les trou pes quittèrent la ville. Ainsi se termina l'occupation si redoutée et si inoffensive de Dieppe.....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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