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Le Constitutionnel, 28 avril 1894

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Le Constitutionnel
28 avril 1894


Extrait du journal

part, que de la réserve, fut interprété, par l'imagination oisive et surchauffée des fonctionnaires de la colonie, comme, une conspiration. Un jour, je fus appelé chez le commis saire, qui me fit faire ma déclaration de résidence, uniquement pour que je lui fournisse les pièces justifiant8mon identité.Interrogé par trop cavalièrement par le secrétaire de police, je lui répondis vertement, et le commissaire me fit des excuses pour la morgue et le manque de tact de son subordonné. Mais je remar quai que j'étais filé. A l'hôtel où je prenais mes repas, plu sieurs officiers de la garnison me dirent qu'ils avaient été, à leurs arrivée, l'objetd'unesurveillance semblable et qu'il en était ainsi pour tous les nouveaux venus dans la colonie, soumise à un régime spécial, nécessité par la présence des for çats. J'appris même qu'on venait de trans férer Duval, Girier et autres condamnés dangereux aux îles du Salut. Mais je ne pensais pas que cette mesure avait été prise à cause de moi. Je ne m'offensai donc pas de cette surveillance que je pris du côté comique, plaisantant quelquesfois, en effet, comme les journaux l'ont exactement rapporté, avec les agents qui me causaient volontiers... Volontiers aussi, je me payai leur tële (sic) en leur de mandant pardon du mai que je leur oc casionnais. Un jour, l'un d'eux, que son collègue avait oublié de relever, resta à mes trous ses une journée entière sans manger. Je lui offris de le faire dîner. Mais, victime de la consigne, il refusa. H va sans dire que l'histoire de mon entrevue nocturne avec un libéré « dangereux » dans une rue déserte est de pur invention. Le 3 août, arriva le Salvador, courrier intercolonial. Je m'embarquai avec Mme Henry pour la Martinique et, de là, pour Saint-Nazaire, sans avoir été autrement inquiété et sans m'être un seul instant douté que j'avais été pris pour un anar chiste. Si, comme la Politique coloniale l'a rapporté, je fis des observations un peu vives au commissaire de la France, — et je ne fus pas le seul. — c'est avec juste raison. Cet employé avait l'habitude de traiter à sa guise les passagers sans tenir compte de leurs billets. • Je m'explique d'ailleurs, aujourd'hui, son attitude, puis que sa perspicacité lui avait fait deviner que j'étais anarchiste et l'ami de ma femme. Ma réclamation était si bien fondée que le commandant, autrement courtois que son commissaire, y donna droit immédia tement. Quant, à Mme Henry, elle était alors comme aujourd'hui, bien réelle ment ma femme....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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