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Le Constitutionnel, 28 mars 1832

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Le Constitutionnel
28 mars 1832


Extrait du journal

L'expét fois donné.- Le capitaine Gallois s'est conduit comme,il devait se con duire, et le colonel Combes a montré à la fois la prudence et la réso lution que commandaient sa situation. On dit aujourd'hui que M. Gal lois n'avait pas ordre de débarquer les troupes; mais , dans les expé ditions maritimes une certaine latitude doit toujours être laissée à l'homme chargé de la responsabilité de la vie de ses semblables et de l'hoaueur dé son pays. La mer, les vents, l'approche de bâtimens sus pects , une foule d'autres causes ont pu le déterminer à prendre sur ; lui un-prompt débarquement. Et quant au colonel Combes, il n'existe ! pas le plus petit doute sur la nécessité des mesures qu'il a prises. Avec moins de résolution il eût pu amener les maux qu'on voulait éviter. S'il eût voulu s'astreindre aux formes strictement légales, et attendre l'arrivée d'un courrier qu'eût expédié à Rome le gouverneur d'Ancônè", pour avoir permission d'entrer, il eût pu se faire que cette permission fût refusée -, que le bâtiment de débarquemeut eut été, re poussé par les vents , que la citadelle d'Ancône eût pointé ses canons sur les Français, et que la guerre eût été déclarée par suite des pré cautions même que l'on prenait pour l'éviter. Il,est aisé de croire que les Autrichiens et le pape auront été peu satisfaits de l'apparition des Français. Les Autrichiens entrés seuls au moment où les citoyens des Marches tombaient sous les coups des si— caires .de Forli, eussent été regardés comme des libérateurs, et en pro tégeant le présent ; ils seraient plus aisément parvenus à asservir l'a venir-' La vue du drapeau tricolore a changé les dispositions» et tous ontptt comprendre qu.'il n'y avait plus de possibilité de retarder par des'délais sans fin, la réalisation des plus solennelles promesses. Qu'avaient en effet demandé les puissances et qu'avait promis le pape au moment où les Bolonais se sont réunis pour réclamer ce qui leur était dû: i° Organisation d'un bon système municipal et départemental ayant pour base l'élection ; 2? Sécularisation des emplois administratifs et judiciaires ; 5° Abolition de tous les tribunaux d'exception ; 4° Réforme du système financier ; 5° Organisation d'un conseil-d'état choisi parmi les hommes nota bles du pays, et chargé de la confection et de la révision des lois. A' ces concessions, les Bolonais avaient demandé à en adjoindre une autre qui leur semblait la seule véritable garantie à la fois du souverain et des sujets, c'est-à-dire, l'organisation d'une garde natio nale composée de propriétaires qui ne pourraient se faire remplacer dans aucun cas. C'est sur ces bases qu'il s'agit encore aujourd'hui d'établir les coucessions à réclamer du pape; et tant que ces concessions n'auront pas été publiées et mises à exécution, les Autrichiens, et par conséquent les Français; ne peuvent songer à évacuer le territoire pontifical. Quoi qu'on puisse publier à cet égard, nous n'ajoutons aucune foi à ce qui s'éloignerait de cette idée. Les dernières lettres de Rome annoncent que déjà les ministres des six puissances s'y sont rassemblés pour pro...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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