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Le Constitutionnel, 28 octobre 1836

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Le Constitutionnel
28 octobre 1836


Extrait du journal

conseils municipaux, des choix exécrables des maires ; la réaction est com plète. Dans les départemens elle parait davantage qu'à Paris, où tout se con~ fond dans la force des masses. Le ministère du 6 septembre a beau faire nier cette tendance, elle est un fait irrévocable, elle pénètre nos institutions locales comme le personnel ad ministratif, elle est au haut comme au bas de l'échelle politique et religieuse. Aussi les hardiesses du parti vaincu en juillet recommencent-elles dans nos localités ; toute la noblesse campée dans le Combat, les- hommes célèbres en 1815, reparaissent-ils, la tête haute; poui; £*jjater à ce qu'ils appellent les.fu nérailles de la révolution. Qu'ils se désabusent cependant ; cette'rérolaiion n'est point morte encore, elle enlace toute la pensée sociale , elle est inhérente à nos inlérêts ; si elle doit recommencer la lutte, eh bien!" elle acceptera le combat sans crainte ; ce n'est pas la première épreuve qu'elle a dû subir, et, grâce à Dieu , elle est venue à bout d'adversaires plus redoutables que M. Guizot. Et qu'on remar que bien que ce n'est pas nous qui jetons le gant, nos adversaires veulent arracher des positions invariablement acquises ; ch bien ! qu'ils le tentent , c'est une hardiesse qu'il faut savoir pousser jusqu'au bout. Nous nous étions tous groupés autour de la monarchie de juillet avec con fiance, parce que nous voyions dans ce grand résultat le triomphe accompli de quarante ans de luttes et d'efforts. L'ordre et la prospérité commençaient à renaître, partout se montraient la confiance publiqae, le commerce, l'indus trie. Qui a troublé cette sécurité ? Pourquoi faut-il que l'ambition de quel ques hommes, que le déplorable entêtement des doctrinaires, aient encore remué notre pacifique état social ? Depuis le 6 septembre , les transactions deviennent difficiles, l'argent se resserre , on n'ose plus compter sur l'avenir, on craint de nouvelles crises, et nous n'en voulons plus. Toute réaction se rait mal accueillie ; l'énergie des électeurs se retrempe ; il ne faut pas que le ministère se laisse illusionner par quelques choix isolés ; nous nous pré parons pour la grande lutte. Quelle vienne donc une fois pour toutes^ cette lutte , que les doctrinaires osent attaquer de front le principe de juillet, et puis, qu' en déGnitive ils essaient des élections, le pays répondra sans colère, mais avec la ferme volonté de défendre sa liberté, conquise au prix du sang dans les journées de 1789 et de 1830....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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