Extrait du journal

teurs politiques furent tirés au sort dans le parti ministériel, ou s'ils furent * choisis d'un commun accord parmi les plus fidèles. Nous croyons qu'ils furent choisis ; M. Fulchiron, leur/chef, en était. On délibéra ; et chose remarquable, sur les quinze, il s'en trouva cinq qui opinèrent pour la retraite. Cependant le ministère se rangea tout entier à l'opinion de ceux qui lui conseillaient de rester aux affaires/La résolution dernière ne fut prise que vers minuit; l'oraison funèbre du Journal des Débats fut ajournée; mais elle pourra servir ; nous la lirons un de ces matins. Toutefois le journal ministériel paraît en avoir publié aujourd'hui même quelques lignes : il commence par déclarer que l'échec reçu a ébranlé la force morale du cabinet ; {suis il s'efforce de prouver à la fin que cette force morale est entière. Il est évident que les tergi versations et les divisions des ministres avaient fort embrouillé ses idées, ■ Quoiqu'il en soit, on reste, et voici sur quel terrain on s'établit. Le jugement de? actes politiques du cabinet vient d'être porté par les chambres, après huit ou dix Jours de discussions approfondies. Toutes les questions posées par le discours du trôné sont résolues; tout lepassedu ministère, depuis qu'il a inventé le droit de visite et l'Océatiie, a été examiné et jugé. La bataille d'Ysly, toute glo rieuse qu'elle est, n'a pas effacé le traité de Maroc ; au contraire, les succès militaires-ont mis davantage en relief les bévues et les faiblesses diplomatique?; On a tellement abusé du fantôme de la guerre universelle, de l'épouvantail des factions intérieures, que Pon ne fait plus peur, même aux innocens. La chambre sait qu'on peut parfaitement supprimer l'étourderie et la faiblesse, sans met tre ou l'ordre ou la.paix eu.péril. Le ministère est battu dans le champ de la politique, et il n'a plus aucune ressource. Il va donc déplacer la question. Où est la difficulté à ses yeux ? Uniquement dans le chiffre de la majorité. Il est certain que si la chambre est abandonnée à elle-même, l'opposition se grossira de jour en "jouir. Les députés qui ont voté contre le ministère ont leur opinion faite ; ceux qui se sont abstenus sont sans doute des hom mes de bon sens qui, après avoir abandonné le ministère sur une question de cabinet, n'iront pas à son secours sur une autre ; ils gavent parfaitement que ce serait détruire l'effet de leur première détermination, voter pour l'indemnité Pritchard après avoir agi contre, prouver que leur première résolution avait pour principe, non pas une conviction arrêtée, mais la pgur du jugement électo ral. Les députés qui ont voté pour le ministère, à leur corps dé fendant, finiront par penser qu'un ministère débile et qri n'a ni la force de vivre, ni le courage de mourir, ne mérite pas d'être sou tenu. Aucune affaire, aucun gouvernement n'est possible, lors-1 que chaque;vote est incertain, et l&rsque le hasard est toujours au fond ae l'urne du scrutin. C'est précisément cette difficulté que M, Duchâtel se chargé de vaincre ; nous allons le voir à l'œuvre. Il répôndait, il y a trois jours, d'une majorité de 25 voix ; il répond aujourd'hui pour l'a venir d'une majorité de 40 ; il répond des collèges électoraux ; il répond des élections ; il répond de tout. Pour agir sur la chambre, comme pour agir sur les électeurs, il a un moyen qu'il prétend infaillible; il va l'einployer : menacer...