Extrait du journal

rai chez lui ni trêve ni pitié ; d’ailleurs je n’en vou drais pas de sa pitié. Mais comment les trouver, ces trois mille francs, mon Dieu? comment? Ne m’as-tu pas dit que M. Verhreuil te devait pré cisément cette somme? — Sans doute ; mais Verhreuil a fait faillite : il est en Belgique avec notre argent et celui de bien d’au tres. Voilà ceux qui s’enrichissent. — Ah !... la fatalité nous poursuit !... — Oui, nous sommes maudits, vois-tu !... Nous sommes voués à une chance infernale ! Et sais-tu qui nous a porté malheur? — Je ne m'en doute pas. — C’est Ernesline!... — Ernesline! que dis-tu,mon ami? — La vérité. Elle est entrée dans notre maison en même temps que M.Duvrard père arrivait dans cotte ville. Peu de temps après, il montait une maison de commerce et j’éprouvais les premières attaques de la mauvaise chance. Tout ce que j’ai entrepris de puis n’a etc qu’une suite non interrompue d’insuccès. La prospérité a fui à partir du jour où nous avons adopté celte jeune fille qui nous porte malheur et que tu as l’air de préférer à nos propres enfants. — Je l’aime, parce qu’elle est douce, soumise, “charmante enfin ! — Oui, elle a le don de te plaire ; mais moi je...