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Le Courrier de Bourges, 4 octobre 1872

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Le Courrier de Bourges
4 octobre 1872


Extrait du journal

— Veuillez signer, mademoiselle, dit-il. Jeanne s’avança. Mon cœur battait à se rompre. Tout-à-eoup, un cri terrible retentit au loin. Mon oncle dressa l’oreille : Jeanne s’arrêta inquiète. Le brait reçommença moins bruyant peut-être, mais plus pro longé. — Qu’est-ce que vola signifie ? s’écria mon beau-père en soutenent sa fille prête à s’évanouir. Une immense clarté illumina subitement le salon, et fit pâlir la lumière de nos bougies. — Au feu ! au feu !... hurla une voix, en frappant violemment à la grande porte cochère. A ee cri sinistre, je ne sais quelle émotion s’empara de moi. Je lestai doué au plancher, les mains pendantes, lu regard hé bété, anéanti. Mon lieutenant qui me servait de témoin, s’approcha de moi : — Entendez-vous, capitaine, dit-il. Le feu ! c’est le feu ! Gourons, et montrons aux générations futures, «pie l’abnégation est notre Vertu première ! Il m’entraîna sur ses pas. Jeanne s évanouit. Nos hommes arrivèrent un à un, lentement : toutefois, les secours, sous mon énergique direction, s’organisèrent rapide ment. Le plus difficile, était d’établir la chaîne : de courageux citoyens se dévouèrent. Mes amis les sous-officiers du café Stanislas, furent admira bles. Montés sur un toit voisin, cramponnés en quelque sorte aux ardoises glissantes, ils dirigèrent, trois heures durant, le jet des pompes, avec un courage et une audace inouïs. Ces mê mes hommes que je ne croyais plus capables de beaux senti ments, étaient redevenus ce qu’ils étaient autrefois; ils faisaient honneur à leurs galons, à cette armée, dont leur âge seul les avait éloignés. ('.elle bravoure au milieu du danger, cette activité juvénile m’électrisa. La foule les Couronnait de bravos. J’enviai leur gloire. D’ailleurs, ne devais-je pas donner à mes épaulettes, le bap tême du feu? Un toit presque entièrement consumé, menaçait d’entraîner...

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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