Extrait du journal

Corps SfgKIîiîif. Compte-rendu de la séance du mercredi 5 mars. PRÉSIDENCE DE S. EXC. M. LE COMTE DEMORNY. I.a séance est ouverte à une heure, M. le Président.— Messieurs, j'ai eu l’honneur de recevoir hier une lettre de l'Empereur, et je me suis empressé de vous convoquer afin de ne pas perdre un instant pour communiquer à la Chambre et au pays un document qui est de nature à resserrer les liens qui unissent le Corps législatif avec le souteiviu (Mouvement prolonge.( M. le Président donne lecture de la lettre suivante, au milieu d'un profond silence : Palais des Tuileries, 4 mars. Mon cher président, Je déplore sincèrement le malentendu qui semble régner cuire le Corps législatif et inoi. L'esprit de nos institutions cl mes sentimens bien connus pour la Chambre «auraient du nous en préserver. En effet, aujourd’hui les conflits sont presque impossibles; les lois sont disculées pour elles-mêmes et non en vue du maintien ou du ronversement d’un ministère. (Très bien! c’est vrai, très bien.) Lorsque le gouvernement a exprimé sans détour scs inten tions, les résolutions du Corps législatif sont d'autant plus libres que, dans les cas ordinaires, le désaccord ne doit troubler en rien la marche des affnres. (Nouvelle approba tion.) D’après ce système incontestable, le refus do la Chambre d’accueillir le projet de dotation m’eût été pénible, sans doute, mais il n’aurait en rien ii.fluè sur mes sentimens et sur ma conduite. Je comprends néanmoins, d’après vos explications, qu’un incident, léger d'abord, soit devenu, par les circonstances qui s’y sont rattachées, assez graxe pour placer la majorité dans une fâcheuse alternative (mouvement), ce qui a fait qu’un grand nombre de députés, comme vous me l’avez dit, préféraient une loi comprenant dans son ensemble les services militaires exceptionnels. Adoptant celte idée, j’ai résolu de présenter un nouveau projet qui, soumettant à la Chambre l'appréciation d'un principe général, permette d’assurer, dans de justes limites, à toutes les actions d’éclat, depuis le maréchal jusqu’au soldat, des récompenses dignes de la grandeur du pays, (Vif mouvement d’adhésion.) Lo Corps législatif, qui m'a toujours donné un concours si loyal, qui m’a aidé à fonder l'Empire et les institutions qui doivent nous survivre, verra avec plaisir, j’aime à le penser, que je m’empresse d’adopter le moyen de rélab'ir la confiance mutuelle et d’effacer les traces d’un désaccord...