Extrait du journal
qu’un qui, Dieu merci ! a plongé sa lance dans le ventre de plus de cin quante Sarasins, les plus maudits des hommes après les Juifs. — J ni froid et j’ai faim, répondit l’inconnu. — Pardon, notre hôte !... Du reste, vous arrivez fort à propos ; nous allions entamer le Gâteau des Rois, et la part de Dieu est à l’étranger qu’il nous envoie. Et déjà Gerlrude avait apporté au voyageur et déposé près de lui le morceau de gâteau bénit et une aiguaire pleine de viu. Cependant le festin reprit son cours et sa gaîté, et tous les convives impatient do crier : Le Itui boit ! ouvrirent leurs parts, et la fève ne se trouva dans aucune. — G’cst donc le pèlerin qui est roi ? cria-t-on d’une seule voix. Mais l’étranger n’avait pas louché à su part. Gerlrude se bâta de l'ou vrir, et, tirant la fève : — Oui, c’est lui 1 c'est lui ! Notre hôte, ajouta-t-elle, remerciez Jésus et la Vierge de ce doux présage de bonheur I Et tout le monde se mil à manger le meilleure gâteau qui lût jamais sorti des blanches mains d’une jeune fille. — Qu’est-ce à dire ? notre hôte, vous ce mangez point de ce gâteau ? reprit le père Thiboust. Vous aviez faim cependant... et il faut manger pour boire ; et nous attendons tous que vous leviez votre verre pour que lu salle retentisse de nos vivats ! Voyez, ces pauvres enfants sont tout cons ternés... Gerlrude, ajouta-t il, notre hôte affaibli par la route et l’âge, craint peut-être la pâte, jette seulement la lève dans son gobelet, et donne, lui de celle grillade de porc frais dont il reste encore de bons morceaux Cela fait, l'étranger ne but ni ne mangea. — Voilà qui est bizarre, dit le curé. — Je souffre, pitié, je souffre, répétait l'inconnu, en baissant la tôle. Gertrude s’approcha pour dénouer sa ceinture et le débarrasser de son manteau. Tous les regards étaient fixés sur lui. — Quoi ! pas un chapelet ! disait l’un. — Pas une image de saint 1 disait l’autre....
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
En savoir plus Données de classification - just-bernard
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