Extrait du journal
EXPEDITION D’ORIENT. I. Partie militaire. (Fin.) Ces prévision® furent démenties par les événements. Le courage de l'armée turque et la présence des alliés suffirent pour forcer les Russes à lever le siège cl à se retirer de l’autre côté du Danube. Toutes les fois que l'ennnemi bat en retraite, il y a une grande tentation pour l'armée devant laquelle il se relire : c’est de le poursuivre. Mais quand cette poursuite peut compromettre une armée, il y a plus de gloire à s’arrêter qu’à avancer : l’amour de la gloire ne doit jamais conseiller ce que la sagesse défend. Qu’aurait pu faire l'année anglo-françai-e en s’engageant dans un pays ravagé, privé de communication, sillonné pjr de grands cours d’eau et infesté de maladies pestilentielles ? Ce n’est pas la victoire qu’elle serait allée chercher, mais la destiuction sans lutte et la mort sans compen-ation. On a prétendu qu'aprês la retraite des Russes, il aurait fallu agir sur le Danube et entrer en Bessarabie. Disons-le tout de suite: sans le concours de l’Autriche, il était interdit à notre armée, sous peine de la plus funeste catastrophe, de s’avancer sur le Danube. N’oublions pas. en effet, ce point fondamental, que noire base d’opérations était la mer ; la perdre c'était tout aventurer et tout compromettre. Ce n’est pas seulement la science militaire, c’est aussi le simple bon sens qui interdisait de s’enga ger avec 60,000 Anglo-Français et 60,000 Turcs dans un pays malsain impraticable ; n'ayant à notre disposition ni moyens de transport suffisants* ni équipages de pont, ni cavalerie en nombre imposant, ni parc de réserve* et de siège, ni grand parc organisé, ni dépôts de vivres et de munitions à Choumlu, à Varna, à Silistrie. Toutes ces ressources, indispensables quand on entra en campagne, ne s’improvisent pas en quelques jours, à 800 lieues do ta patrie, elles nous auraient manqué complètement. Nous nous serions trouvés en lace d’une armée russe de 200,000 hommes qui nous eût attendus de pied firme sur son terrain, ou qui, eu fuyant devant nous, eût cherché à nous attirer dans une situation plus périlleuse encore, ne nous laissant d’autre alter native qu'une bataille inégale ou une retraite impossible. Une simple re connaissance de deux jours dans la Dobrdtscha, qui nous coûta plus que le combat le plu- meurtrier, est une preuve de ce que nous avançons. Des généraux en chef qui, ne comprenant pas le danger d'une pareille en treprise, se seraient laissé entraîner A celle faute irréparable, auraient compromis, nous n’hésitons pas A le déclarer, la responsabilité du Com mandement. Pour qu’une campagne au-delà du D ihuhe et sur le Profil Int possible, il fallait donc, nous le répétons encore, la coopération active de I Autriche. Or, un gouvernement ne fait pas la guerre quand il le veut, A moins d y être forcé par des circonstances suprêmes. Il no la lait que lorsqu il le peut. L’Autriche n’étoil pas prête à ce moment. En rompant avec la Rus sie, elle pouvait cire sûre de l'Allemagne et avoir 500,000 hommes sous...
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
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