Extrait du journal

sumée qui encombrait encore le foyer ; il prenait une détermination dé cisive. Tout à coup, se levant brusquement, il s’écria : — Laura, il faut que je parte tout de suite, à l’instant. Laure, étonnée de ce ton bref, regarda le chancelier avec effroi ; puis, se rassurant à l’aspect de ces yeux pleins d'amour, en sentant cette main serrer la sienne avec la plus vive affection, elle s’élança vers la porte qu’elle s'empressa d'ouviir, et s’écria d’un air railleur : — Eli bien! sortez. Mesure, je ne vous retiens pas, partez 1... Seule ment j’avais un grand secret à vous apprendre ; mais, comme vous êtes u pressé, ce sera pour une autre fois... adieu !... comment ! vous n’ôtes pis-encore parti ? — Un secret ! dit Thom ia Beckel. — Oui, Messire, oui, un secret. Mais cela vous retarderait... Partez donc ! Vous ne méritez pas de savoir ce soir ce que j’ai à vous dire. — Ce secret doit donc me rendre bien heureux ? demanda le favori en souriant. — Oui... répondit Laure en reprenant aussitôt son air sérieux, si vous m’aimez aussi sincèrement que vous le dites, ce dont je serais en di oit de douter, d’après la manière dont vous me quittez. — Tu es ingrate, Laure ; si tu savais quel est le but pour lequel je tiens à partir dans l'instant, loin de me retenir, tu m’engagerais au con traire à me hâter, et trouverais que mon cheval u’est pas assez rapide pour m’emporter. — Bien vrai ! dit Laure avec incrédulité. — Sache donc, continua le chancelier, qu’une seule chose s’oppose à notre union; le Saint-Père lui seul peut lever ctt obstacle; j’ai tout lieu du croire qu’il ne s’y refusera pas ; le chancelier expédie ce m&lin avant...