Extrait du journal
amène ces infirmes le long du bord. Ils embarquent et reçoivent stoïque ment d’épaisses ondées. La tente dressée sur l’avant du navire est inutile : sursaturée d’eau, elle ne sert plus qu’à tamiser ce déluge. Ce ne serait qu’un petit inconvénient de voyage pour des hommes qui on passé l'hiver sous le morceau île toile d’une tente-abti, si ces hommes ne sortaient pas alors des hôpitaux. — Autre circonstance aggravante ; — les commis de l’intendance qui les accompagnent ont oublié de leur donner des couvertures de laine ; mais notre commandant pousse à terre, et va s’en faire délivrer quatre cents par les magasins de la guerre. C’était de toute justice et de toute humanité. Puis, .aussitôt que chaque homme eut reçu ce cachemire de laine bise qui le protégera contre l’humidité des nuits passées à la belle étoile, le Nil s’élança à toute vapeur du côlé de la mer du Marmara. Depuis que je voyage en Orient, je rattache toujours les souvenirs des pérégrinations passées aux faits de la pérégrination actuelle, et j’installe dans ma mémoire une galerie de portraits et de tableaux auxquel j’adjoins une légende empruntée aux conversations du bord ; car on devient cau seur à bord. J’ai parfois entendu des diplomates, dus généraux, du hauts personnages, entraînés par un irrésistible besoin U expansion, raconter ce qu’ils n’auraient jamais osé raconter à terre ; dévoiler le mystère de cer taines combinaisons politiques et révéler des secrets qu’un pourrait à juste litre qualifier de secrets d’Etat. Un jour viendra peut-être où, sans indiscrétion coupable, il me sera permis, non de trahir ces confidences, car une confidence est une chose sa crée pour moi, mais de raconter à mon tour ce que j’ai eu tant de plaisir à entendre raconter. D’ici là, je me fais l’écho des chroniques du gaillard d’avant. Un mot cepeudanl des passagers de l’arrière, des aristocrates de pre mière classe, comme on dit. — Les officiers (vous le savez déjà) n’ont droit au salon des premières places qu’à partir du grade de chef de bataillon. Les sous-lieutenants, les lieutenants et les capitaines résident aux secondes; mais j’ai vu parfois tolérer quelques exceptions à cette règle. — Ainsi, l'an dernier, le capitaine Kleinenherg, aide de camp du général d’Elchingen, et Michel d’Elchingen fils, alors-ollicier au 7e dragons, furent admis aux premières places. — Ils rapportaient en France le cœur du général d’El chingen, mon du choléra à Gallipoli. Les officiers anglais de tout grade s’exemptent avec leurs guinées de cette proscription, et ils sont toujours nombreux sur nos paquebots, où ils trouvent plus de confortable que sur les bateaux de leur nation. Nos officiers subalternes devraient jouir de la même prérogative, en...
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
En savoir plus Données de classification - bruat
- bouët
- havas
- lyons
- hall
- osmond
- général d'el
- bouëi
- nicolaïeff
- just bernard
- bourges
- le nil
- france
- sébastopol
- asie
- algérie
- angleterre
- gallipoli
- kars
- excel
- cologne
- armée russe
- marmara