Extrait du journal
« Je suis contrariée, madame, reprit-elle, que vous ayez pris la peine de monter ici, nous n’y sommes que provisoirement; la se maine prochaine, nous occuperons un logement plus convenable. Si j'avais attendu uuc visite, madame, j'aurais fait un peu de toilette : veuillez m’excuser... ma robe de suie est chez ma couturière. » Pauvre créature! Elle était piupremeul mise, mais ses vêlements passés, raccommodés, annonçaient la plus grande misère. En ce moment, la couverture rapiécée qui servait de rideau s’agita ; un bras décharné la souleva, et le malade demanda qui j’étais. Je m’a vançai aussitôt vers lui : • Monsieur, lui dis-je, serais-je assez heureuse pour vous être utile? Je sais que vous êtes l'on souffrant. — Hclas ! madame, c’est une maladie de langueur. Le docteur assure qu’il me faudrait une bonne nourriture, du viu vieux..., que sais-je! Mais..,. — Allons donc, Remy s’écria sa femme, vous vous plaignez tou jours ! N'avez-vous pas de bon bouillon ? H y a d'excllenl viu dans notre armoire, vous le savez ! — Pourquoi mentir ! Françoise, reprit tristement le malade. Oh ! madame, continua-t-il, si vous étiez assez bonne pour m'envoyer un peu de voire bouillon? — Chut! Remy; j’ai honte pour lui, madame;... mais c’est l’effet de la fièvre, il divague. — Non, madame, m’écriai—je, c’est la faiblesse qui le tue ; c’est peut-être la faim! Oh! madame, mon intention n'est nullement de vous blesser;... mais le cas est trop urgent pour dissimuler la vérité, Permettez que j'envoie du bouillon à M. Remy, et acceptez-le com me je le ferais si j’étais à votre place. • Elle se tut, mais des larmes d’indignation et d’orgueil jaillirent de scs yeux sombres. Je m’empressai d’envoyer au pauvre souffrant du bouillon cl quel ques bouteilles de vin vieux ; mais le tout me fut orgueilleusement renvoyé, et trois jours après j’appris que le malheureux Remy était mon f Depuis, le hasard m’a fait connaître l’histoire de madame Remy. Elle était fille aînée d’un fermier estimable et aisé des environs de...
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
En savoir plus Données de classification - remy
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