Extrait du journal

BOURGES, 25 SEPTEMBRE. Le Moniteur a public avant-hier deux décrets impériaux relatifs à l'alimentation publique. Le premier proroge jus qu’au 51 décembre 1857 les dispositions du décret du 19 septembre 1855, portant interdiction d’exporterpà l'étranger les céréales de l’Algérie (blé et orge) ; le second proroge également jusqu’au 51 décembre 1857, la faculté accordée par le décret du 19 septembre 1855, aux navires étrangers d’effectuer le transport dos grains et farines, du riz, des pommes de terre et des légumes secs entre l'Algérie cl la France. Le journal officiel du même jour contenait en outre des détails explicatifs des grands travaux de voiries exécutés ou qui s’exécutent dans Paris, ainsi que l’explication des me sures prises, en vertu des ordres de l’Empereur pour la construction de bâtiments destinés à des logements d'ouvriers. Le Moniteur d’hier public: 1° la loi sur les douanes, vo tée dans la dernière session ; 2° un décret impérial auto risant la réception ou l’échange dans les caisses publiques des pièces d’un sou et de deux sous, de 5 et de 10 centimes à la tête de la Liberté, jusqu’au 10 octobre. Le journal officiel contient en outre un rapport de M. le général Randon sur les opérations militaires qui ont lieu en ce moment dans la Kabylie et dont nous avons parlé dans un de nos précédents numéros. Aucun changement ne serait survenu encore dans l’état des affaires du royaume des Dcux-Siciles. Le roi, disait-on, s’était mis en communication avec le gouvernement autri chien. Al. de Ilübncr s’était offert de servir d’intermédiaire officieux entre Naples et Vienne, cl le roi Ferdinand aurait reçu de son propre cabinet le conseil de soumettre la diffi culté, qui s’est|élevée par suite des représentations de la France et de l’Angleterre, à l’arbitrage des autres grandes puissances. On trouve sur la mission de M. de Hübner à Naples, mission qu’on a présentée tour à tour comme officielle et comme seulement officieuse, quelques renseignements dans le Correspondant de Nuremberg. Le but de celte mission serait donc une dernière tentative de conciliation entre le roi des Dcux-Siciles cl les puissances occidentales, en dé terminant le roi à accepter au moins les demandes princi pales de ces puissances. Al. de Ilübner devra s'entendre avec le gouvernement napolitain sur les détails et le mode d’exécution des conven tions qui seraient faites. L’Autriche, si le roi de Naples agréait ces propositions, s’engagerait à intervenir comme médiatrice auprès des puissances occidentales, pour leur faire accepter les concessions faites. Pour éviter jusqu’à l’apparence même d’une atteinte à l’indépendance du royaume de Naples, on fixerait à l’exécu tion des concessions promises un délai suffisant pour lever toutes les susceptibilités. Quoi qu’il en soit, il est aujourd’hui confirmé qu’un ulti matum collectif des puissances alliées a été adressé au gou vernement napolitain ; mais elles veulent encore épuiser tous les moyens de conciliation compatibles avec le rôle qu’elles ont pris dans les affaires de l’Italie méridionale, avant d’en venir à une démonstration effective. M. de Hübner n’est au reste pas le seul sur lequel se repose l’Autriche pour le succès de son entremise à Naples; on paraît beaucoup compter aussi sur AI. de Martini, qui s’est rendu tout récemment à Vienne et qui doit retourner à Naples avant l’expiration des délais fixés par les cabinets de Paris et de Londres, pour la réponse du roi Ferdinand. S’il faut s’en rapporter au dire des journaux prussiens, les bataillons qui se trouvent dans les provinces rhénanes vont recevoir une augmentation de contingent, Le rcscril du ministre de la guerre qui renvoie dans leurs foyers les hommes appartenant à la réserve de divers régiments d’in fanterie serait ajourné et l’on rappelerait au contraire sous les drapeaux, à partir du 1er octobre prochain, les rempla çants qui ne devaient y figurer que le 1er avril 1857. Il va sans dire que les journaux ont pris prétexte de ce...